L'athlète russe Julia Stepanova, qui a dénoncé récemment un dopage
massif en Russie, affirme détenir "davantage de preuves" à l'intention
des instances internationales que dans son témoignage du récent
documentaire de la télévision allemande, déclare-t-elle mercredi dans la
presse allemande.
"La fédération (russe) veut nous poursuivre en justice. Mais nous avons des preuves.
Plus que ne pouvait montrer la télévision allemande en 60 minutes",
affirme Stepanova au quotidien Frankfurter Allegemeine Zeitung,
soulignant toutefois que "l'important était d'attirer l'attention".
Diffusé
début décembre par la chaîne publique ARD, le documentaire, intitulé
"Dopage confidentiel: comment la Russie fabrique ses vainqueurs",
s'appuie sur plusieurs témoignages, dont ceux de Stepanova et son époux
Vitali Stepanov, qui a travaillé (2008-2011) pour l'agence publique
antidopage russe (Rusada).
"On espère maintenant que quelqu'un de l'IAAF ou de l'AMA (la fédération internationale d'athlétisme et l'Agence mondiale antidopage, ndlr) nous
contacte pour tout montrer. Ce qui ne s'est pas encore produit",
poursuit la spécialiste du 800 m suspendue pour dopage en janvier 2013.
Vitali
Stepanov renchérit dans une interview au Süddeutsche Zeitung, assurant
qu'il est en possession de "nombreux documents" sur les pratiques de la
Rusada.
"J'ai vu ce qu'il se passe
à la Rusada et dans les labos, ils savent comment fonctionne le dopage
des sportifs professionnels", insiste-t-il, citant les hormones
"peptidiques" et "de croissance" parmi les produits les plus utilisés à
son époque.
Stepanova affirme que, deux ans plus tôt, elle et son
mari ont "décidé de s'adresser à l'AMA car ça n'avait aucun sens de
parler à la Rusada, ils sont tous de mèche".
"C'était en 2010.
mais je n'avais aucune preuve de ce que j'avançais, explique Stepanov.
Je comprends que l'AMA ne peut intervenir sans preuve. Mais cela a
renforcé notre impression que tout le monde le fait, tout le monde le
sait et personne ne fait rien contre".
"On en plaisante parfois.
Personne ne nous a demandé de livrer des enregistrements, ce que nous
ferions évidemment", insiste son épouse, estimant que l'AMA est un
"tigre sans dents".
L'AMA entamera son enquête en janvier,
a-t-elle annoncé mardi: une commission indépendante dirigée par son
président, Richard Pound, devra "examiner s'il existe des preuves
suffisantes pouvant conduire à des sanctions".
L'IAAF, par la voix de son président Lamine Diack, a apporté "son soutien plein et entier à l'enquête de l'AMA".
Le
minitre des Sports russe a annoncé que son pays était disposé à
accueillir les observateurs de l'AMA qui viendraient enquêter sur les
accusations de dopage massif.
(AFP)
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