Vers des barrages en Ligue 1 ?

Pierre Dréossi, l’ancien manager de Lille et de Rennes, et Frédéric de Saint-Sernin, l’ex-président rennais, doivent dévoiler ce jeudi devant l’UCPF, le syndicat des clubs, leurs travaux sur les moyens de sauver le football français, victime d’un « décrochage » par rapport à ses concurrents européens.
Depuis deux mois, ces deux-là (surtout Dréossi) parcourent la France pour rencontrer les uns et les autres et avancer sur des réformes structurelles. Le but est de déterminer ce qui peut être entrepris et ce qui n’a aucune chance d’aboutir. Sans grande surprise, le retour de la Ligue 1 à 18 clubs, un des piliers du « projet Delta » développé il y a un an par Frédéric Thiriez, rencontre une farouche opposition. Dans un document de travail, le président de la Ligue motivait ainsi son idée : « Privilégier la qualité à la quantité. Trop de matches sans véritable enjeu par journée de Championnat, alléger le calendrier et augmenter la répartition des droits TV par club. » En soutien, Patrick Kanner, le ministre des Sports, a épousé cette thèse. (...)

En fait, ce « consensus » n’existe pas. Les clubs, mais aussi les « familles » (joueurs, entraîneurs…) sont largement défavorables à cette réduction du nombre de clubs au sein de l’élite. Ce qui va enterrer à coup sûr ce projet qui resurgit régulièrement. Il sera également compliqué de convaincre d’instaurer un Championnat « protégé », avec seulement deux montées et deux descentes.
Mais l’idée de ressusciter des barrages, pour monter, pour descendre ou pour les deux, va être débattue dans un meilleur climat. Comme la possibilité d’instaurer un salary cap en Ligue 2, un sujet qui est, de l’avis général, « sur la table ». Comme le versement de bonus aux clubs méritants en Ligue Europa et qui permettent au football français de défendre son indice UEFA. Au bout du compte, seulement deux évolutions paraissent aujourd’hui faire à peu près l’unanimité : l’aide à la relégation pour amortir le choc d’une descente en Ligue 2 et le renforcement de la licence club, afin de récompenser les clubs qui investissent dans les infrastructures.
Quoi qu’il en soit, aucune décision ne sera prise aujourd’hui, même si la réunion de l’UCPF est suivie, dans l’après-midi, d’un conseil d’administration, puis d’une assemblée générale de la Ligue. L’espoir est d’acter au moins quelques réformes d’ici à la fin de la saison.

(L'Equipe)