jeudi 18 décembre 2014

Le président de l’association FC Metz n’admet pas la diminution de la subvention municipale

Le président de l’association FC Metz, réélu lundi soir, n’admet pas la forte diminution de sa subvention accordée par la Ville de Metz.
Votre premier sentiment à cette perte de 300.000 euros puisque la Ville prévoit de passer son aide de 900.000 à 600.000 ?
« Hallucinant. Je suis en mesure de prouver au centime près toutes les actions que l’on mène. En plus, cette mesure est tombée sans qu’il y ait eu la moindre discussion. Même au niveau de Bernard Serin puisque c’est moi qui l’ait prévenu. D’ailleurs, il est tombé de l’armoire ! »
Comment avez-vous été mis au courant ?
« Par le maire de Metz. Je lui ai fait part de mon incompréhension. Cette décision est illisible. »
Vraiment choqué ?
« Franchement, oui. Je pensais que l’on aurait 3 à 5  de moins, pas 33… Ma première réaction est celle de beaucoup de personnes : nous sommes victimes d’un règlement de comptes entre collectivités locales. Ce choix est très politique. »
Quels sont-ils ?
« Notre mission est encadrée par une loi bien précise. Nous sommes en plein dedans. Nos actions n’ont rien à voir avec le football professionnel. Je peux vous en donner la liste. »
Allons-y…
« Parlons de nos équipements. Nous avons dû acheter la Plaine Saint-Symphorien, on doit aussi l’entretenir. On rembourse chaque année 125.000 euros. Ajoutez les taxes, le personnel, on arrive à 239.000. Aucune autre association sportive ne paye et n’entretient son équipement ! Le fonctionnement de l’école des moins de 13 ans, c’est 62.000 par an, les 13-15 ans du collège Arsenal ? 185.000. Le déplacement des six équipes à l’échelon national ? 152.000. Le sport-études ? 158.000. La promotion et le développement ? 70.000… »
Dans ce dernier chapitre, vous aidez beaucoup la Ville de Metz, non ?
« L’opération Walygator, le challenge Graoully, celui des écoles élémentaires messines, le rassemblement des 9 ou 10 ans, etc. On prête même gratuitement nos locaux aux autres associations pour la musculation, des réunions. »
Donc, vous justifiez pleinement vos 900.000 euros à des fins associatives ?
« 100 %, on monte même à 986.000. Pas un centime ne va à "l’accès professionnel", c’est-à-dire le centre de formation qui bénéficie d’autres apports. »
Mais c’est de l’argent messin qui sert aux autres entend-on !
« Ah, bon ? Pour les 6-12 ans dont on s’occupe, 70 % sont de Metz ! Je crois que l’on mélange notre association avec le FC Metz. Quand je vois que l’on avance comme argument pour justifier la baisse de subvention : on vous refait la pelouse, c’est que l’on fait un mauvais amalgame. Aucun de nos enfants ne foule la pelouse des pros ! Idem quand on prétend que le marathon, ce sont 800 bénévoles… Notre association compte 50 bénévoles pendant 50 jours par an, soit 2500 jours, et croyez-moi, ce sont des week-ends, des déplacements… Aujourd’hui, tous se sentent trahis. »
Les conséquences de la diminution de votre budget ?
« Graves, des emplois sont menacés à cause de ce coup médiatique et politique. Comme la section féminine alors qu’elle marche fort. Il faudra bien faire des choix. Si certains pensent que Bernard Serin va nous donner l’argent manquant en un claquement de doigt, ils se trompent. On assiste au rejet de l’argent professionnel alors que l’on est une locomotive associative. C’est injuste et on tombe de haut. Nous sommes en danger. Or, nous travaillons pour le tissu associatif de la ville de Metz à qui on ne dit jamais non ! Cette coupe représenterait 10 % environ de notre budget total qui est de l’ordre de 3 millions d’euros. C’est énorme. »

(Le Républicain lorrain)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.