samedi 31 janvier 2015

Guinée équatoriale et CAN: ministre et CAF en défense offensive

Le ministre des Sports de la Guinée équatoriale et le porte-parole de la Confédération africaine (CAF) ont fait corps vendredi pour défendre aussi bien le pays que la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en accusant la presse de négativité.

Oui, assure Francisco Pascual Obama Asue en conférence de presse à Bata, "la liberté d'expression existe" dans ce petit pays de 800.000 habitants, tenu d'une main de fer, depuis son coup d'Etat de 1979, par le président Teodoro Obiang Nguema, réélu en 2009 avec 95,37% des voix.
Trois hommes appelant au boycott de la CAN-2015 ont pourtant été placés en détention les 14 et 16 janvier. "On n'a pas réagi de façon brutale, ils retrouveront la maison après la compétition", assure le ministre. "Ici, il n'y a pas de prisonnier politique pour raison de football. Si quelqu'un a été arrêté, c'est pour éviter le désordre."
"Nous ne voulons pas de blabla pour empêcher l'Afrique de se développer", répond M. Obama Asue à Amnesty International qui a réclamé jeudi la libération des trois hommes. "Personne ne déplore rien, sauf ceux qui voient l'obscurité quand il y a la lumière", insiste-t-il.
Et le porte-parole de la CAF, Junior Binyam, de lui emboîter le pas: "Pas un seul journaliste n'a un policier collé à ses basques pour contrôler son travail. Le gouvernement équato-guinéen n'a pas mis d'entrave pour l'exercice libre du travail des journalistes. Il faudrait que la surenchère négative, quand il s'agit de l'Afrique, commence à connaître une fin."
Les nombreux barrages militaires, avec hommes armés de kalashnikov, disposés sur la route entre Bata, Ebebiyin et Mongomo (l'AFP en a dénombré entre trois et neuf) "sont là pour des questions de contrôle de la population", explique le ministre.
"La Guinée équatoriale n'a pas encore signé la libre circulation dans la zone Cemac (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale), développe-t-il. On a eu des ressortissants d'autres pays qui passent à Bata et Malabo, il faut établir des contrôles. Mais les barrières n'ont pas représenté de danger ni d'empêchement pour les délégations et les équipes."
"La Guinée équatoriale est une terre africaine de paix, nous ne connaissons pas les excès, insiste M. Obama Asue. Quand il y a une compétition comme ça il y a des problèmes: en 2004 en Afrique du Nord (CAN en Tunisie), au Mondial au Brésil... Ici les forces de sécurité ont eu un comportement correct. Elles sont composées d'êtres humains, parfois débordés, mais il n'y a pas eu de problème majeur."
La Guinée équatoriale avait repris l'organisation au pied levé en novembre après la défection du Maroc. "Ca a supposé des contraintes, des difficultés majeures, mais avec la volonté du peuple et l'appui politique et financier de notre chef de l'Etat, on a pu surmonter les difficultés", se félicite le ministre des Sports.
Le membre du gouvernement insiste surtout sur la fierté africaine: "La CAF, c'est nous tous, les pays africains, et quand cette organisation s'est trouvée un moment en difficulté, un des pays africains a dit: +Je suis là pour sauver notre honneur+".
"Nous n'avions pas de doute sur la capacité de ce pays et de l'Afrique à nous rendre fiers", dit en écho Junior Binyam.
Mais le directeur des médias de la CAF fustige aussi les critiques de la presse après le recours au tirage au sort pour départager Guinée et Mali. "Il faut déplorer la surenchère d'adjectifs de médias, parfois africains et surtout non africains, lance-t-il. J'ai entendu +scandaleux+, +rocambolesque+ en parlant du tirage qui existe dans le règlement. Quand on en vient à l'Afrique, c'est à qui trouvera l'adjectif le plus scandaleux."

(AFP)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.