lundi 2 février 2015

L'IRDS dresse le portrait olympique de l'Ile-de-France

Stop ou encore ? Alors que le mouvement sportif français doit annoncer le 12 février prochain s'il continue ou non dans la course à la candidature de Paris aux Jeux olympiques 2024, l'Institut régional de développement du sport d'Ile-de-France (IRDS) a publié le 1er février une "Géographie francilienne des disciplines olympiques et paralympiques d'été".
Pour le symbole, on pourra voir dans ce document de 96 pages un signe de plus dans le faisceau de présomptions qui devraient valider la candidature parisienne. L'IRDS est en effet associée depuis plusieurs mois à la réflexion sur le sujet, notamment à travers une étude sur les possibles implantations des futures installations olympiques.
Au-delà du symbole, l'étude de l'IRDS offre une vision des pratiques sportives d'autant plus intéressante qu'elle intervient à un moment où "l'ensemble du territoire français, et en particulier l'Ile-de-France, va connaître dans les deux à trois ans d'importantes refontes des périmètres administratifs ainsi que des modifications dans l'organisation des compétences". De ce fait, selon l'IRDS, "tout document qui fixe un état de la situation, un diagnostic partagé, à la veille de ces profondes transformations, permettra de prendre la mesure de leur incidence à terme".
A l'aide d'informations spatialisées, de schémas et de graphiques, la "Géographie francilienne des disciplines olympiques et paralympiques d'été" met en lumière la distribution des disciplines sportives dans les territoires, commune par commune. L'étude, basée sur le recensement des licences des fédérations, s'interroge sur les écarts, les différences, leurs origines et les marges de développement de chacune d'entre elles. Autant d'éléments indispensables pour mettre en place une politique de subventionnement des associations ou programmer les rénovations et constructions d'équipements sur un territoire.

L'impact des grands événements sportifs

La possible candidature de Paris aux JO 2024 pourrait entraîner des bouleversements dans les pratiques des Franciliens et, partant, dans les besoins des territoires pour y répondre. L'étude de l'IRDS pointe ainsi l'exemple des clubs de rugby qui ont vu leurs effectifs grimper de 26% en 2007, alors que la Coupe du monde se déroulait dans la région. "Clubs, ligues, comités et fédérations appuyés par les collectivités doivent se préparer bien en amont pour absorber ces nouvelles affluences et les inscrire dans la durée", commente l'IRDS, avant de préciser que "depuis [la Coupe du monde de rugby en 2007], en Ile-de-France comme dans le reste du pays, le nombre de licences a stagné, voire légèrement diminué". A l'inverse, la dynamique en faveur de l'athlétisme après les championnats du monde organisés en 2003 à Saint-Denis ne s'est jamais démentie. Autre effet induit par un grand événement sportif : l'essor du badminton depuis son entrée parmi les disciplines olympiques en 1992 a permis à ce sport de passer de 5.000 à 34.300 licenciés en deux décennies.
Plus globalement, l'étude de l'IRDS fait état d'un paysage sportif contrasté en Ile-de-France. Si la région compte quelque sept millions de sportifs réguliers, soit 62% de la population âgée de plus de 15 ans et 80% des 4-14 ans, la pratique est majoritairement encadrée chez les jeunes (60%) et plus autonome chez les adultes (31% de pratique en club). On note également une pratique inégalement répartie sur le territoire, avec des taux de pénétration plus faibles à Paris et en Seine-Saint-Denis. On remarque par ailleurs que les licences féminines ne constituent qu'un tiers du total, avec de gros écarts selon les disciplines : les femmes représentent 83% des licenciés d'équitation en Ile-de-France et moins de 5% en football.
Autre spécificité francilienne : c'est le tennis qui apparaît en tête des sports olympiques (18% du total des licences) devant le football (17%), alors que le reste de la France penche en faveur du football (23% contre 13%). L'IRDS remarque encore que l'implantation du judo est légèrement plus forte en Ile-de-France que sur le reste du territoire, et que cette discipline "semble passer outre les caractéristiques sociodémographiques des territoires". L'étude pointe enfin l'importance de l'offre d'équipements sur le nombre de licences sur un territoire : le golf est par exemple plus présent en Essonne qu'en Seine-et-Marne, deux départements qui partagent par ailleurs des similitudes dans la distribution des licences. Une situation qui s'explique par le fait que l'Essonne propose 73 parcours de golf quand la Seine-et-Marne n'en offre que 30.

(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.