Le président de l'UEFA, Michel Platini, a apporté son soutien au
prince Ali pour l'élection à la présidence de la Fifa vendredi contre le
sortant Joseph Blatter, qu'il accuse d'avoir "menti" lorsqu'il avait
promis de ne pas se représenter.
"J'ai l'intime conviction qu'Ali
(...) pourrait faire un grand président de la Fifa", a déclaré Platini
dans une interview au journal L'Equipe.
"Je n'ai pas le droit de vote dans cette élection (ce sont les 209 présidents de fédération membres de la Fifa qui l'ont) mais je le soutiens à titre personnel", poursuit le Français au sujet du Jordanien.
Platini rappelle qu'il avait demandé aux fédérations européennes de soutenir Blatter en 2011 lors de la précédente élection, "sur la base d'une promesse qu'il avait faite".
"Il
nous avait demandé, les yeux dans les yeux, de le soutenir pour ce qui
serait son dernier mandat", fait valoir l'ancien N.10, qui s'oppose à
Blatter sur de nombreux dossiers ces dernières années après avoir été
proche de lui dans les années 90.
"J'ai la désagréable impression
de m'être engagé personnellement sur la base d'un mensonge", grince
Platini, selon qui "la Fifa a besoin d'un nouveau leader, de sang neuf
et d'air frais".
"Il faut savoir passer la main et ne pas essayer
de s'accrocher à son trône coûte que coûte", tacle Platini, qui estime
que Blatter éprouve "la peur du vide".
"Il ne reste pas parce
qu'il n'a pas fini sa mission ou parce qu'il a encore de grands projets
pour la Fifa (...). Non, il a simplement peur du lendemain car il a
consacré sa vie à la Fifa, à tel point qu'il s'identifie aujourd'hui
complètement à elle", juge le Français.
"Tant qu'il restera en
place, qu'il le veuille ou non, que ce soit juste ou pas, la Fifa aura
un déficit de crédibilité, d'image et donc d'autorité. Et c'est le
football qui en pâtit", insiste-t-il.
L'élection aura lieu
vendredi à Zürich et Blatter, 79 ans, est favori pour un cinquième
mandat à la tête de l'instance suprême du football mondial, qu'il
préside depuis 1998.
Le prince Ali, l'un des vice-présidents, est
le seul candidat encore en lice face au Suisse après le retrait la
semaine passée du Néerlandais Michael van Praag et du Portugais Luis
Figo.
"Luis a décidé de se retirer pour dénoncer le système qui
semble verrouillé de l'intérieur. Michael a décidé d'arrêter pour
essayer de changer le système en s'alliant avec un autre candidat",
analyse Platini. "Ils ont pensé aux intérêts de la Fifa et au football
avant de penser à leur propre petite personne. Ca change et c'est déjà
une victoire".
De son côté, l'autre N.10 vedette des années 80,
Diego Maradona, a lui aussi critiqué Blatter, en des termes nettement
plus vifs: "Nous avons un dictateur à vie" à la tête de la Fifa, a lancé
l'Argentin dans une interview au Daily Telegraph.
"J'appelle
Blatter 'l'homme de glace' parce qu'il lui manque l'inspiration et la
passion qui constituent le coeur même du football. S'il incarne le
visage du football international, alors nous sommes bien mal embarqués",
a ajouté Maradona, vainqueur de la Coupe du monde avec l'Argentine en
1986.
(AFP)
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