Le Pays Basque, place forte du rugby français, disparaît de l'élite:
Bayonne n'a pas réussi à arracher sa survie en Top 14 samedi lors de la
dernière journée, malgré une très large victoire sur La Rochelle
(45-12).
Déterminés à inscrire les cinq points nécessaires pour y
croire, les Bayonnais ont pourtant fait feu de tout bois et inscrit sept
essais contre deux pour les Rochelais, venus avec de grosses intentions
même s'ils avaient déjà obtenu leur maintien.
Habitués de ces
matchs à la vie à la mort, comme en 2006 et 2014 où ils se sont sauvés
au bout du suspense, les Ciel et Blanc n'avaient toutefois plus
totalement leur destin entre leurs mains avant le début de la rencontre.
Et
le bonus offensif décroché par Brive face au Stade Français (27-0),
couplé au bonus défensif obtenu par Grenoble à Lyon (24-29), les a fait
plonger aux côtés du LOU en Pro D2. Ils finissent la saison à égalité de
points avec Castres qui les devance à la différence particulière.
Rassemblés au centre du terrain après le coup de sifflet final,
afin d'attendre la fin des autres matchs, les joueurs se sont écroulés
pour certains, comme l'arrière international Scott Spedding, en partance
pour Clermont, une fois l'issue connue. Avant de faire le tour
d'honneur des vaincus sous les acclamations de Jean-Dauger.
Signe
de la tension née de la déception, un début d'altercation a opposé sur
la pelouse le troisième ligne Jean-Jo Marmouyet au manager Patricio
Noriega. Aucun joueur ne s'est ensuite exprimé devant la presse.
"Le
rugby c'est comme la vie, tu peux tomber mais la chose la plus
importante, c'est que tu te relèves et tu continues à avancer", a clamé
Noriega devant le public bayonnais dont le célèbre hymne ne retentira
plus en Top 14 la saison prochaine.
"On a essayé mais ça n'a pas
suffi. Même dans les moments difficiles, on a continué à batailler. Il
faut apprendre de ces expériences, comme dans la vie, rien n'est facile
en Top 14", a ajouté l'Argentin, devant la presse, la gorge serrée par
l'émotion.
Bayonne, relégable depuis sa défaite à Toulouse lors de la 22e
journée, aura donc payé ses errements cette saison et en particulier
l'incapacité à décrocher le moindre succès loin de ses bases qui a
envoyé les triples champions de France (1913, 1934, 1943) en Pro D2 pour
la première fois depuis leur remontée dans l'élite il y a onze ans.
Mais
au-delà du cas bayonnais, cette relégation marque la disparition du
Pays Basque, place forte du rugby français, de l'élite: les frères
ennemis du Biarritz Olympique, quintuples champions de France (1935,
1939, 2002, 2005, 2006), étaient en effet descendus la saison dernière.
Les
deux clubs désormais tous deux en Pro D2, reste à savoir si le serpent
de mer des discussions sur une fusion dans le cadre d'une grande entité
basque seront relancées.
Stoppé net lundi par le président de l'Aviron, Manu Mérin, après une première tentative avortée il y a un
an et demi, ce projet, honni par les supporters, est souhaité par le
monde économique alors que les deux clubs font face à des difficultés
financières depuis le désengagement de leurs soutiens majeurs (Serge
Kampf et Cap Gemini au BO ; Alain Afflelou, qui a vendu ses parts de
Bayonne fin avril).
Bayonne a accusé une baisse drastique de son budget de 18,14 millions d'euros en 2013 à 15,76 millions cette saison.
"Le rugby basque est en danger", martelait jeudi le président du BO, Serge Blanco. Les Bayonnais auront désormais du mal à le contredire.
(AFP)
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