lundi 25 mai 2015

Top 14 - Bayonne relégué, tout le Pays Basque aussi

Le Pays Basque, place forte du rugby français, disparaît de l'élite: Bayonne n'a pas réussi à arracher sa survie en Top 14 samedi lors de la dernière journée, malgré une très large victoire sur La Rochelle (45-12).

Déterminés à inscrire les cinq points nécessaires pour y croire, les Bayonnais ont pourtant fait feu de tout bois et inscrit sept essais contre deux pour les Rochelais, venus avec de grosses intentions même s'ils avaient déjà obtenu leur maintien.
Habitués de ces matchs à la vie à la mort, comme en 2006 et 2014 où ils se sont sauvés au bout du suspense, les Ciel et Blanc n'avaient toutefois plus totalement leur destin entre leurs mains avant le début de la rencontre.
Et le bonus offensif décroché par Brive face au Stade Français (27-0), couplé au bonus défensif obtenu par Grenoble à Lyon (24-29), les a fait plonger aux côtés du LOU en Pro D2. Ils finissent la saison à égalité de points avec Castres qui les devance à la différence particulière.
Rassemblés au centre du terrain après le coup de sifflet final, afin d'attendre la fin des autres matchs, les joueurs se sont écroulés pour certains, comme l'arrière international Scott Spedding, en partance pour Clermont, une fois l'issue connue. Avant de faire le tour d'honneur des vaincus sous les acclamations de Jean-Dauger.
Signe de la tension née de la déception, un début d'altercation a opposé sur la pelouse le troisième ligne Jean-Jo Marmouyet au manager Patricio Noriega. Aucun joueur ne s'est ensuite exprimé devant la presse.
"Le rugby c'est comme la vie, tu peux tomber mais la chose la plus importante, c'est que tu te relèves et tu continues à avancer", a clamé Noriega devant le public bayonnais dont le célèbre hymne ne retentira plus en Top 14 la saison prochaine.
"On a essayé mais ça n'a pas suffi. Même dans les moments difficiles, on a continué à batailler. Il faut apprendre de ces expériences, comme dans la vie, rien n'est facile en Top 14", a ajouté l'Argentin, devant la presse, la gorge serrée par l'émotion.
Bayonne, relégable depuis sa défaite à Toulouse lors de la 22e journée, aura donc payé ses errements cette saison et en particulier l'incapacité à décrocher le moindre succès loin de ses bases qui a envoyé les triples champions de France (1913, 1934, 1943) en Pro D2 pour la première fois depuis leur remontée dans l'élite il y a onze ans.
Mais au-delà du cas bayonnais, cette relégation marque la disparition du Pays Basque, place forte du rugby français, de l'élite: les frères ennemis du Biarritz Olympique, quintuples champions de France (1935, 1939, 2002, 2005, 2006), étaient en effet descendus la saison dernière.
Les deux clubs désormais tous deux en Pro D2, reste à savoir si le serpent de mer des discussions sur une fusion dans le cadre d'une grande entité basque seront relancées.
Stoppé net lundi par le président de l'Aviron, Manu Mérin, après une première tentative avortée il y a un an et demi, ce projet, honni par les supporters, est souhaité par le monde économique alors que les deux clubs font face à des difficultés financières depuis le désengagement de leurs soutiens majeurs (Serge Kampf et Cap Gemini au BO ; Alain Afflelou, qui a vendu ses parts de Bayonne fin avril).
Bayonne a accusé une baisse drastique de son budget de 18,14 millions d'euros en 2013 à 15,76 millions cette saison.
"Le rugby basque est en danger", martelait jeudi le président du BO, Serge Blanco. Les Bayonnais auront désormais du mal à le contredire.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.