jeudi 25 février 2016

Courue par Degenkolb, Kittel ou Kristoff, la Côte Picarde met la clé sous la porte

Prévue le 13 avril prochain, la 31e édition de la Côte Picarde n’aura pas lieu. Son organisateur Jean-Bernard Devos n’arrivait pas à boucler le budget.
Créée en 1986, alors sous le nom de Paris-Marquenterre Côte Picarde, la Côte Picarde ne fêtera pas ses 30 ans. La mort dans l’âme, Jean-Bernard Devos a décidé de renoncer à l’édition 2016 programmée le mercredi 13 avril. « J’ai pris la décision lundi, j’ai arrêté les démarches auprès de la Préfecture pour obtenir les autorisations nécessaires. C’est irrévocable. »
Le président du VC Côte Picarde a arrêté les frais, précisément pour des raisons financières. « Je n’arrivais pas à boucler le budget de la course (100 000¤). Cela faisait deux, trois ans que ça devenait compliqué. Les dépenses augmentent, pas les recettes. Si les collectivités continuaient à nous suivre en maintenant leurs subventions, les sponsors étaient moins nombreux. Des commerçants qui nous soutenaient sont partis à la retraite et ceux qui ont succédé ne sont pas intéressés par le cyclisme. J’ai essayé de trouver des solutions pour réduire les frais, au niveau de l’organisation ou de l’hébergement. Mais il n’était pas question non plus de faire une Côte Picarde aux rabais. »

Plusieurs futurs grands noms l’ont courue

Après avoir été ouverte aux professionnels entre 1992 et 1999, avec notamment les victoires de Thierry Marie ou Djamolidine Abdoujaparov, la course disputée entre Le Crotoy et Mers-les-Bains était réservée aux espoirs (moins de 23 ans). Depuis 2007, elle servait même de support à une manche de la Coupe des Nations organisée par l’UCI. Plusieurs futurs grands noms du cyclisme mondial l’ont ainsi disputée (Degenkolb, Kristoff, Kittel). En 2011, le Picard Arnaud Démare l’avait gagnée quelques semaines avant d’être champion du monde espoirs. Son dernier vainqueur, l’Italien Simone Consonni, a lui été vice-champion du monde.
« Pour organiser une course de ce niveau, il faudrait quasiment s’appuyer sur une structure professionnelle, ne serait-ce déjà pour remplir toutes les formalités administratives qui sont de plus en plus lourdes », déplore Jean-Bernard Devos, sur lequel reposait une grande partie de la réussite de la Côte Picarde. Sauf que l’an dernier, son club s’est engagé dans la reprise du Tour de Picardie, à la demande du conseil régional après le retrait d’Amaury Sport Organisation. « J’ai eu moins de temps pour la Côte Picarde, je m’en suis moins occupé », reconnaît-il.
L’une des plus belles courses, dans un cadre magnifique le long de la Picardie Maritime, vient donc disparaître du calendrier. Définitivement ? « Ce sera compliqué de revenir en 2017 », répond Jean-Bernard Devos. À moins que cette annulation ne provoque une réaction…

(Le Courrier picard)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.