La nouvelle avait fait couler beaucoup d'encre dans les années
2009-2010 : le Grand Ouest, terre de football, n'accueillerait pas
l'Euro 2016. Faute de pouvoir s'aligner sur le très exigeant cahier des
charges de l'UEFA, Rennes et Nantes, un temps pressenties pour devenir
villes-hôtes de la compétition, avaient renoncé à se porter candidates.
En plus de la Bretagne et des Pays de la Loire, la Normandie elle aussi
se préparait à regarder les matchs à la télévision.
Finalement, par le biais des camps de base – où les vingt-quatre sélections séjourneront et s'entraîneront durant la compétition –, ces trois régions seront bien concernées par la troisième compétition sportive la plus suivie au monde (derrière la Coupe du monde de football et les Jeux olympiques). L'Albanie a en effet choisi de s'établir à Perros-Guirec durant l'épreuve. De son côté, le Pays de Galles séjournera à Dinard, tandis que la Pologne, la Suède et la Croatie s'installeront respectivement à La Baule, Saint-Nazaire et Deauville.
Tout a commencé quand l'UEFA a invité les communes françaises à intégrer son catalogue de camps de base. Soixante-six sites se sont alors portés candidats à l'accueil des délégations (joueurs, dirigeants, encadrement technique et médical) qui participeront à l'Euro de football en France, du 10 juin au 10 juillet 2016. Pour certains, cette candidature était une évidence, presque une formalité. "En règle générale, on n'a pas vraiment besoin d'aller 'draguer' les équipes. Ce sont plutôt elles qui viennent nous voir", confie Charles-Amaury Cadiet, directeur de la communication de la ville de La Baule. A Deauville, la candidature s'est inscrite dans "une politique événementielle qui s'appuie sur deux vecteurs, le sport et la culture", selon Pierre-Alain Duplais, adjoint au maire chargé du sport.
Une fois le choix effectué, les communes ont dû se plier aux exigences du cahier des charges de l'UEFA, mais aussi à celles des sélections accueillies. Si à La Baule on minimise l'investissement consenti – "En gros, cela nous coûte l'entretien de la pelouse et un cocktail de bienvenue", précise Charles-Amaury Cadiet –, ailleurs, on reconnaît que l'aventure a un coût financier, mais pas uniquement.
Pour les municipalités, l'immobilisation des terrains où auront lieu les entraînements n'a pas été sans conséquence pour les clubs locaux. "A Deauville, depuis un bon moment déjà, des jardiniers travaillent tous les jours pour que la pelouse soit d'une qualité parfaite, et elle n'est plus utilisée par notre équipe de DH [plus haute division régionale, ndlr]. En termes de coûts, il faut aussi prévoir du barrièrage pour les entraînements publics, des agents d'entretien pour installer les accès publics et des équipes de nettoyage, énumère Pierre-Alain Duplais. Nous sommes en train de chiffrer le montant de l'opération."
A Perros-Guirec, le calcul a été fait et la facture devrait s'élever à quelque 200.000 euros. "Nous sommes sur un entretien important du terrain qui ne sera plus utilisé jusqu'à l'arrivée de l'Albanie. Ils ont aussi voulu qu'on occulte le terrain, ce qui n'est pas un petit investissement. Nous allons encore embaucher deux saisonniers pour des activités autour de l'entraînement. Il faut aussi revoir le plan de circulation autour du stade", détaille Erven Léon, qui ajoute que ces frais devraient être pris en charge "en grande partie" par l'UEFA et l'Albanie. Autre investissement à prévoir sur les sites : la mise à disposition d'un local – souvent un gymnase proche du stade – pour le centre des médias. A Deauville, ce ne sont pas moins de 50 postes de travail, équipés d'ordinateurs avec accès à internet, ainsi qu'une salle de conférences de presse, qui seront installés.
Enfin, le dernier poste de dépenses concernera la sécurité. Aux côtés des sociétés privées engagées par l'UEFA et de la police nationale, présente notamment lors de l'entraînement public obligatoire sur chaque site, les polices municipales seront partout mises à contribution.
Du côté de Perros-Guirec, si on s'est élancé en dernier, on compte aller loin pour faire fructifier la venue d'un hôte qui n'a pas été choisi au hasard : "J'ai tout fait pour avoir l'Albanie, qui est la première des nations présentes par ordre alphabétique, on se trouve donc toujours en tête de liste", glisse le maire. De la promotion de la commune dans les villes où l'Albanie va disputer ses matchs (Lens, Lyon et Marseille) aux expositions thématiques, en passant par l'accueil, là encore, des jeunes des écoles de football du territoire, tout est prévu pour marquer le coup. Et bien au-delà du football : "J'essaie de créer une relation avec l'agence de développement économique de l'Albanie, la France n'étant que 10e ou 11e partenaire de ce pays, explique Erven Léon. Les grands groupes installés dans la région, comme Alcatel ou Orange, ont peu de relations avec l'Albanie. L'Euro est aussi l'occasion de trouver de nouvelles opportunités."
En Bretagne comme ailleurs, si l'on se montre déjà satisfait de l'opération, on attend la cerise sur le gâteau : une qualification des sélections accueillies pour le deuxième tour du tournoi qui permettrait de jouer les prolongations.
(Localtis)
Finalement, par le biais des camps de base – où les vingt-quatre sélections séjourneront et s'entraîneront durant la compétition –, ces trois régions seront bien concernées par la troisième compétition sportive la plus suivie au monde (derrière la Coupe du monde de football et les Jeux olympiques). L'Albanie a en effet choisi de s'établir à Perros-Guirec durant l'épreuve. De son côté, le Pays de Galles séjournera à Dinard, tandis que la Pologne, la Suède et la Croatie s'installeront respectivement à La Baule, Saint-Nazaire et Deauville.
Tout a commencé quand l'UEFA a invité les communes françaises à intégrer son catalogue de camps de base. Soixante-six sites se sont alors portés candidats à l'accueil des délégations (joueurs, dirigeants, encadrement technique et médical) qui participeront à l'Euro de football en France, du 10 juin au 10 juillet 2016. Pour certains, cette candidature était une évidence, presque une formalité. "En règle générale, on n'a pas vraiment besoin d'aller 'draguer' les équipes. Ce sont plutôt elles qui viennent nous voir", confie Charles-Amaury Cadiet, directeur de la communication de la ville de La Baule. A Deauville, la candidature s'est inscrite dans "une politique événementielle qui s'appuie sur deux vecteurs, le sport et la culture", selon Pierre-Alain Duplais, adjoint au maire chargé du sport.
Terrains indisponibles pour les clubs locaux
En revanche, Perros-Guirec n'était pas candidate. "L'appel à candidature de l'UEFA a été lancé à la fin du dernier mandat municipal, et sur le coup, nous n'étions pas positionnés comme il le fallait", reconnaît le maire Erven Léon. Cela n'a pas empêché l'Albanie, "qui recherchait une certaine tranquillité", de frapper à la porte de la commune des Côtes d'Armor. Ce qui a séduit la sélection des Balkans ? Tout d'abord, une offre hôtelière d'un bon niveau. "C'est l'Agapa, notre hôtel 5 étoiles, qui a été sollicité puis nous a prévenus. Nous sommes alors entrés en contact avec la délégation albanaise et nous lui avons vendu la qualité de nos équipements sportifs et la proximité de l'aéroport de Lannion", explique Erven Léon. Sur tous les sites choisis, la combinaison entre qualité d'hébergement, qualité des équipements sportifs et facilité de transport a été déterminante.Une fois le choix effectué, les communes ont dû se plier aux exigences du cahier des charges de l'UEFA, mais aussi à celles des sélections accueillies. Si à La Baule on minimise l'investissement consenti – "En gros, cela nous coûte l'entretien de la pelouse et un cocktail de bienvenue", précise Charles-Amaury Cadiet –, ailleurs, on reconnaît que l'aventure a un coût financier, mais pas uniquement.
Pour les municipalités, l'immobilisation des terrains où auront lieu les entraînements n'a pas été sans conséquence pour les clubs locaux. "A Deauville, depuis un bon moment déjà, des jardiniers travaillent tous les jours pour que la pelouse soit d'une qualité parfaite, et elle n'est plus utilisée par notre équipe de DH [plus haute division régionale, ndlr]. En termes de coûts, il faut aussi prévoir du barrièrage pour les entraînements publics, des agents d'entretien pour installer les accès publics et des équipes de nettoyage, énumère Pierre-Alain Duplais. Nous sommes en train de chiffrer le montant de l'opération."
A Perros-Guirec, le calcul a été fait et la facture devrait s'élever à quelque 200.000 euros. "Nous sommes sur un entretien important du terrain qui ne sera plus utilisé jusqu'à l'arrivée de l'Albanie. Ils ont aussi voulu qu'on occulte le terrain, ce qui n'est pas un petit investissement. Nous allons encore embaucher deux saisonniers pour des activités autour de l'entraînement. Il faut aussi revoir le plan de circulation autour du stade", détaille Erven Léon, qui ajoute que ces frais devraient être pris en charge "en grande partie" par l'UEFA et l'Albanie. Autre investissement à prévoir sur les sites : la mise à disposition d'un local – souvent un gymnase proche du stade – pour le centre des médias. A Deauville, ce ne sont pas moins de 50 postes de travail, équipés d'ordinateurs avec accès à internet, ainsi qu'une salle de conférences de presse, qui seront installés.
Enfin, le dernier poste de dépenses concernera la sécurité. Aux côtés des sociétés privées engagées par l'UEFA et de la police nationale, présente notamment lors de l'entraînement public obligatoire sur chaque site, les polices municipales seront partout mises à contribution.
Opportunités économiques
Bien entendu, cet investissement financier, mais aussi l'investissement en temps et en énergie, a pour but d'assurer des retombées économiques. "A La Baule, cela permet de remplir un hôtel qui ne sera pas totalement privatisé. Les visiteurs, y compris les journalistes, vont consommer. C'est un plus économiquement", plaide Charles-Amaury Cadiet. A Deauville, les Croates seront présents au minimum du 7 au 24 juin, et ont réservé cent chambres dans deux hôtels différents, sans compter les journalistes. Là encore, les retombées économiques directes sont attendues. Mais la commune normande compte également sur l'événement pour bénéficier de retombées médiatiques importantes et pour faire participer la population. "Pour les entraînements publics, ce sont surtout les jeunes des écoles de football locales qui seront invités", annonce Pierre-Alain Duplais.Du côté de Perros-Guirec, si on s'est élancé en dernier, on compte aller loin pour faire fructifier la venue d'un hôte qui n'a pas été choisi au hasard : "J'ai tout fait pour avoir l'Albanie, qui est la première des nations présentes par ordre alphabétique, on se trouve donc toujours en tête de liste", glisse le maire. De la promotion de la commune dans les villes où l'Albanie va disputer ses matchs (Lens, Lyon et Marseille) aux expositions thématiques, en passant par l'accueil, là encore, des jeunes des écoles de football du territoire, tout est prévu pour marquer le coup. Et bien au-delà du football : "J'essaie de créer une relation avec l'agence de développement économique de l'Albanie, la France n'étant que 10e ou 11e partenaire de ce pays, explique Erven Léon. Les grands groupes installés dans la région, comme Alcatel ou Orange, ont peu de relations avec l'Albanie. L'Euro est aussi l'occasion de trouver de nouvelles opportunités."
En Bretagne comme ailleurs, si l'on se montre déjà satisfait de l'opération, on attend la cerise sur le gâteau : une qualification des sélections accueillies pour le deuxième tour du tournoi qui permettrait de jouer les prolongations.
(Localtis)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire