mardi 21 mai 2013

Une candidature de Paris aux JO décidée d'ici septembre ?


La candidature ou non de Paris aux JO-2024 sera le premier casse-tête du futur président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) dont l'élection est prévue jeudi 23 mai. Seule certitude, rien ne sera décidé avant le 7 septembre, date de l'élection de la ville-hôte de l'édition 2020. Pour certains, une victoire de Madrid ou Istanbul, les deux villes européennes opposées à Tokyo, compromettrait irrémédiablement les chances de Paris pour 2024. D'autres, s'appuyant sur l'exemple de la sud-coréenne Pyeongchang - élue pour 2018 à la troisième tentative -, prônent une candidature à tout prix, jugeant qu'aujourd'hui seuls les persévérants obtiennent les grâces des électeurs du Comité international olympique.
Jean-Luc Rougé (judo), Francis Luyce (natation), Jean-Pierre Siutat (basket-ball), patrons de fédérations olympiques de premier plan, sont de ceux-là. "Il faut être candidat en permanence, estime Rougé, également vice-pré.sident du CNOSF. Faire savoir que l'on veut les Jeux. On ne peut pas dire Pour l'amour des Jeux - le slogan de Paris-2012 -  et ne plus être amoureux le jour des résultats. Le CIO a déjà oublié que Paris avait été candidate." Dans l'optique d'une candidature, le président du judo français anime un groupe baptisé Ville et Sport, chargé de dessiner la carte du Paris sportif de demain et les contours d'un éventuel dossier. "On fait tout en pensant aux Jeux, même si ça ne sert pas qu'à cela", explique Rougé.

Une chose est sûre: le dossier 2024, 2028 ou 2032 ne ressemblera en rien à Paris-2012. "Ce sera celui du Grand Paris, ça n'aura rien à voir", reprend-il, tandis que Francis Luyce, qui ferraille toujours pour la construction de la piscine d'Aubervilliers, confirme que ce bassin, s'il voit le jour, ne pourra plus prétendre accueillir les épreuves de natation comme prévu pour 2012. "Il faudra une autre piscine olympique, confirme-t-il, plus éloignée".

A 20/30 minutes en transports en commun du coeur de la capitale, les candidats sont légion. Marne-la-Vallée, Roissy, Evry, Villepinte, Orly ou le plateau de Saclay ont déclaré leur flamme pour devenir le coeur du projet. Rougé et ses partisans rêvent de stades et de salles modulables qui rétréciraient après la quinzaine pour s'intégrer à long terme à un pôle sportif multi-activités. Prestige oblige, parce qu'un Paris olympique ne peut pas tenir ses cérémonies à Evry-Bondoufle ou Disneyland, il voit déjà une installation éphémère sur la Seine ou le Champs de Mars pour l'ouverture et la clôture.

Mais au CNOSF, ils sont tout aussi nombreux à doucher les ardeurs des impétrants, à commencer par le président, Denis Masseglia, pour l'instant seul postulant déclaré à sa succession. Prudent, échaudé par la déculottée reçue par la candidature d'Annecy-2018 en 2011 (7 voix), le président du CNOSF est d'une extrême prudence. "On ne veut plus partir la fleur au fusil, dit-il. Il faut un projet, un projet sociétal, un accord global entre l'Etat, la ville et le mouvement sportif, il faut définir la gouvernance et le financement, avant d'analyser avec discernement si les conditions d'une candidature sont bien remplies." Bref, il est urgent d'attendre.

Parfois agacé par l'activisme du groupe Ville et Sport, Masseglia botte désormais en touche pour Bernard Lapasset, président de l'International Rugby Board, intronisé en septembre responsable de la cellule relations internationales du sport français. "C'est l'immeuble qui abritera une éventuelle candidature", annonce Masseglia, sa manière de dire à Rougé et aux siens qui est le patron.

(Source : AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.