mercredi 5 juin 2013

Le ministère des Sports donne raison au foot français face à Monaco

Une étude juridique du ministère des Sports valide l’obligation faite au club monégasque d’avoir son siège en France. Une décision contre laquelle l’ASM a déposé un recours auprès du Conseil d’Etat.

A la demande de la Fédération française de football, le ministère des Sports a étudié la légalité de la décision de la Ligue de football professionnel (LFP) du 21 mars, qui oblige Monaco à installer son siège en France, à partir du 1er juin 2014 (dans le but de le priver de ses avantages fiscaux et sociaux). Le verdict est plutôt favorable au football français. Dans leurs conclusions, les services de Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, écrivent en effet que "dans la mesure où ni l’AS Monaco, association, ni l’AS Monaco SA, créée pour sa gestion, ne semblent pouvoir entrer dans les champs définis par la loi et le règlement, la modification introduite par le conseil d’administration de la LFP qui, au demeurant, n’est aucunement en contradiction avec les statuts de la FFF, consacre une situation de droit, même si elle met fin à une situation de fait, sans doute historique mais peu conforme au droit actuel".
En clair, la LFP semble pouvoir réclamer à l’ASM, comme elle l’a fait, de déménager son siège sur le territoire français. Si elle est évidemment satisfaite d’être confortée par la tutelle, la ligue n’est pas pour autant sortie d’affaire. Car ce n’est pas le ministère, mais le Conseil d’Etat qui va trancher son litige avec Monaco. Une première fois, le 20 juin, à la suite d’une action en référé de l’ASM, avant une décision sur le fond dans quelques mois. Dans un courrier adressé, hier, aux présidents de club, Frédéric Thiriez rappelle une nouvelle fois les enjeux de ce combat. "Dans l’hypothèse où Monaco aurait, la saison prochaine, une masse salariale nette d’impôt comparable à celle de Lyon ou Marseille, avec la même proportion de joueurs étrangers, son avantage social et fiscal atteindrait environ 50 millions d’euros par an, détaille le président de la LFP. Il passerait à 65 millions d’euros si la fameuse taxe à 75% sur les hauts revenus était instituée. La situation n’est pas nouvelle et nous l’avions amplement débattue à la Ligue en 2003-2004. Alors, l’ASM avait pris l’engagement de recruter un maximum de joueurs français. Mais le problème s’est considérablement amplifié du fait de la crise économique, de la baisse des droits TV en France, de l’arrivée à la tête de Monaco d’un actionnaire aux ressources sans limites apparentes et, surtout, d’une politique de recrutement réorientée vers l’étranger à 80%." Dans sa missive, Thiriez lance, au passage, une pique en direction de Noël Le Graët, le président de la FFF, qui avait demandé à Dimitri Rybolovlev, l’homme d’affaire russe propriétaire de l’ASM, lors d’un rendez-vous houleux, le 3 mai, un dédommagement de 200 millions d’euros. "Ni la LFP ni l’UCPF (le syndicat des clubs) n’ont demandé d’argent à Monaco pour transgresser la loi, rappelle le président de la Ligue. De toute façon, c’est au Conseil d’Etat de trancher désormais et aux parties de respecter sa décision."

(Source : L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.