Le président de la Fédération internationale de football, Joseph
Blatter, a jugé mercredi "inacceptable" la situation des travailleurs
oeuvrant pour la construction des stades du Mondial-2022 au Qatar,
réclamant des mesures concrètes pour mars.
"Les leaders
économiques et politiques doivent contribuer à l'amélioration de la
situation inacceptable au Qatar", a affirmé M. Blatter lors d'une
discussion à Zurich avec Michael Sommer, président de la Fédération
internationale des syndicats.
"Je suis convaincu que la Qatar prend la situation très au sérieux".
Dans
un rapport publié dimanche soir, Amnesty International avait dénoncé
une exploitation "alarmante" des travailleurs immigrés au Qatar et
appelé l'émirat à saisir l'occasion du Mondial-2022 pour démontrer son
respect des droits de l'Homme.
En réponse, le Qatar a promis que
les droits des ouvriers seraient respectés sur les chantiers du Mondial.
Le gouvernement a précisé que sa législation du travail avait été
amendée et que ses inspecteurs seraient investis de pouvoirs plus
importants pour la faire respecter.
"L'attribution de la Coupe du
monde (au Qatar) et l'énorme exposition médiatique nous donne l'occasion
de mettre en exergue les irrégularités et d'exiger des changements
durables. Si nous y parvenons, un grand pas aura été fait", a ainsi
souligné Wolfgang Niersbach, président de la Fédération allemande de
football.
M. Blatter s'était rendu au Qatar le 9 novembre dernier et avait
reçu ce que la Fifa a qualifié "d'engagement ferme" de la part de l'émir
Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani.
Theo Zwanziger, ex-président de
la DFB et actuel membre du Comité exécutif de la Fifa chargé des
problèmes sociaux, a pour autant affirmé que la Fifa attendait des
mesures concrètes pour mars.
"Le but est d'être en position de
faire un rapport précis sur les mesures prises par le Qatar à la réunion
du Comité exécutif en mars 2014", a-t-il ajouté.
"Les grandes sociétés doivent être rappelées à leurs devoirs dans cette région. La communauté internationale doit aussi accepter sa part de responsabilité", a par ailleurs conclu M. Zwanziger.
Le Mondial 2022 au Qatar a déjà fait couler beaucoup d'encre.
Outre
la problématique non encore résolue du calendrier, qui impose pour
l'heure un Mondial sous les chaleurs accablantes de l'été émirati, le
quotidien britannique The Guardian avait été le premier à révéler la
mort de 44 ouvriers entre juin et août sur les chantiers du
Mondial-2022.
Amnesty n'a pas confirmé les informations du Guardian.
Mais
l'organisation a dénoncé les mauvaises conditions de sécurité et
d'hygiène, en citant un responsable du principal hôpital de Doha selon
lequel "plus de 1000 personnes ont été admises en 2012 dans l'unité de
traumatologie après des chutes au travail".
(AFP)
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