Mécontents de l'accord entre la LFP et l'AS Monaco, qui devra verser
50 millions d'euros pour garder son siège social en Principauté, sept
clubs ont annoncé jeudi vouloir engager une "action contentieuse", à la
stupéfaction des dirigeants monégasques.
C'est par le biais d'une
lettre adressée aux autres présidents de Ligue 1 et de Ligue 2, dans
laquelle ils expliquent leur souhait de remettre en cause cet accord,
pourtant voté à une large majorité, que les présidents du Paris SG, de
Marseille, Bordeaux, Lille, Lorient, Montpellier et Caen (L2) ont sonné
la fronde.
Une fronde qui prend la forme d'une "action
contentieuse afin de faire annuler la transaction intervenue et de
permettre qu'une solution soucieuse des intérêts de l'ensemble des
acteurs et de l'équité sportive soit trouvée", selon un communiqué du
club bordelais.
Si la LFP -que la "fronde des sept" assure ne pas
viser-, n'a pas réagi, l'AS Monaco a exprimé en fin de journée son
"étonnement" et sa "stupéfaction".
"Notre première réaction est de confier notre étonnement", a
indiqué le club du Rocher qui, s'appuyant sur le fait que "la démocratie
a toujours guidé le fonctionnement des instances du football français",
rappelle que "les discussions avec la LFP ont été faites dans un cadre
légal" et que "cet accord a été entériné par un vote à une large
majorité (16 voix)".
Le décompte de ce vote du Conseil
d'Administration de la LFP intervenu le 23 janvier, que l'AFP s'est
procuré, indique en effet que sur les 24 votants 16 ont voté en faveur
de l'accord passé avec l'ASM, 5 ont voté contre et 3 se sont abstenus.
Auparavant, le bureau de la LFP avait également voté, 7 s'exprimant pour
l'accord, 2 contre, un seul s'abstenant.
"Nous ne pouvons donc
que faire part de notre stupéfaction de voir que cela puisse être remis
en cause quelques jours plus tard", a conclu le club en estimant "qu'il
s'agit avant tout d'une affaire interne à la LFP avec certains de ses
membres".
Des membres parmi lesquels Vincent Labrune, le président
de l'OM, qui a expliqué à l'AFP que "c'est une question de principe.
Nous étions déjà contre cet arrangement en janvier. Nous avons voté
contre lors du CA de la LFP qui a adopté cet accord."
"Nous
restons cohérents et rationnels dans notre posture qui est de défendre
les intérêts de l'OM. Maintenant, je me pose la question: comment se
fait-il que des clubs ont voté pour ?", a-t-il encore déclaré.
Les sept présidents, "surpris par le caractère précipité et peu
transparent de cet accord, qui sur le fond méconnaît plusieurs principes
de droit", jugent surtout insuffisant le montant de 50 millions d'euros
du versement compensatoire.
Quant au type "d'action contentieuse"
pouvant être mise en place, aucune précision n'a été donnée, même si un
recours devant le Conseil d'Etat ou un tribunal administratif est
possible.
Le 23 janvier, le litige entre la LFP et Monaco
concernant le siège social du club du Rocher avait pris fin avec cet
accord entre les deux parties, l'ASM s'engageant à verser 50 millions
d'euros -une somme à répartir entre les clubs professionnels- et à se
désister du recours introduit devant le Conseil d'Etat.
A
l'origine, en mars 2013, la LFP avait donné jusqu'à juin 2014 à l'ASM
pour déménager son siège social en France, sous peine d'exclusion du
Championnat. La LFP voulait ainsi régler un problème d'équité sportive,
l'AS Monaco bénéficiant de gros avantages fiscaux avec un siège social
implanté en Principauté.
Monaco, en conservant son siège sur le Rocher, n'est par exemple pas assujetti à la taxe à 75% sur les hauts revenus.
(AFP)
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