mardi 11 février 2014

Coupe de France : Cannes, l'exploit ou l'explosion

L'AS Cannes, passée en 13 ans de l'élite à la CFA, rêve de renouer avec son heure de gloire par le biais de la Coupe de France, où elle défie Montpellier (L1) mardi en 8e de finale, alors qu'une grande incertitude plane sur son avenir.

Labellisé voire désormais canonisé depuis sa fermeture en 2006, le centre de formation de l'AS Cannes généra un vivier de talents qui fit la gloire de l'équipe de France, avec Zinédine Zidane en chef de file.
Patrick Vieira, Johan Micoud, Gaël Clichy et bien d'autres encore ont été des ambassadeurs en Bleu comme en Europe et en Ligue 1 de la formation "à la cannoise", mais aucun n'a pu empêcher le club azuréen de s'enferrer ensuite dans les affaires et de sombrer en raison de gros soucis financiers.
Cruelle ironie du sort, c'est en 1998, l'année du sacre en Bleu de Zidane au Mondial, que l'AS Cannes a quitté la 1re division de l'époque après une dizaine d'années où elle parvint par deux fois à connaître les joies de la Coupe d'Europe (UEFA, C3). Deux ans plus tard, le club a été relégué en National, avant d'être rétrogradé en 2011 par la DNCG en CFA, l'équivalent de la 4e division.
Une descente aux enfers, au terme d'un long feuilleton juridico-financier, que n'a pu empêcher le propriétaire Saïd Fakrhi, un industriel franco-libanais ayant fait fortune au Sénégal et qui avait racheté le club à Michel Scotto en 2009.
Ce proche de Robert Louis-Dreyfus, membre du conseil d'Administration de l'OM, qui avait même auparavant fait, sans succès, une proposition de rachat à l'OCG Nice, avait laissé la présidence du club à son fils, Ziad, avec l'ambition de faire remonter le club en L1 en cinq ans.
Un pari d'autant plus perdu que l'AS Cannes -qui a certes manqué la montée en L2 de peu au terme de sa première saison en 2010-, est devenue un véritable gouffre financier qui a poussé Ziad Fakhri à remettre le club en vente. Mais la vraie question, aujourd'hui, est de savoir ce que vaut réellement le club.
Depuis son arrivée en janvier 2012, l'entraîneur Jean-Marc Pilorget tente de trouver des solutions sportives pour que son équipe remonte au moins en National. Et à mi-parcours de cette troisième saison en CFA, le destin des Cannois est encore incertain même si l'actuelle 7e place à 4 points du leader, Marseille Consolat, permet encore d'espérer une remontée.
"Notre priorité reste le championnat", affirme d'ailleurs Pilorget, ancien défenseur du PSG, qui a peu goûté la défaite à domicile de vendredi face à Valence (2-0).
Mais même si ses Cannois ne semblent pas avoir les moyens de jouer sur les deux tableaux, Pilorget, qui a soulevé la Coupe de France à deux reprises sous les couleurs parisiennes en 1982 et 1983, sait la trace que laissent les exploits réalisés dans cette compétition.
Aussi, au milieu de la traversée du désert que vit le club, ne peut-il mésestimer le réconfort que procurerait l'oasis d'une nouvelle qualification et la nouvelle fête qui s'en suivrait à la Bocca, après celles consécutives aux éliminations de Troyes (L2), Saint-Etienne (L1) et Plabennec (CFA).

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.