jeudi 20 mars 2014

Droits télé : combien touchent réellement les clubs de Ligue 1 ?

Les droits de la Ligue 1 s’élèvent à 638 M€ par an,mais les clubs de l’élite n’en touchent en réalité que les trois quarts, soit 485 M€.
LE 4 AVRIL PROCHAIN, la Ligue de football professionnel (LFP) saura si elle a eu raison d’anticiper son appel d’offres sur les droits de diffusion de la Ligue 1 pour la période 2016-2020.
Pour l’heure, elle espère une sévère empoignade entre Canal + et beIN Sports, les deux diffuseurs du Championnat, susceptibles de booster à hauteur d’au moins 750 M€ annuels des droits qui ont baissé, pour la première fois, lors de la précédente consultation, lancée en 2011, pour les saisons allant de2012- 2013 à 2015-2016. Avec le retrait d’Orange de la télévision (l’opérateur de téléphonie reste présent sur les mobiles), la LFP a perdu un bailleur de fonds peu regardant à la dépense, puisqu’il consacrait une enveloppe de 203 M€ annuels pour un seul match de Championnat hebdomadaire.
Aujourd’hui, comme en témoigne un document interne à la Ligue, les droits domestiques de la Ligue 1 atteignent 607 M€ par an. Dans le détail, Canal + verse 427 M€. Initialement, la chaîne cryptée ne devait payer que420 M€,mais elle a dû aligner un bonus de7 M€, pour avoir notamment le droit de vendre des abonnements dans les bars et les hôtels,mais aussi de produire elle-même les rencontres. BeIN Sports règle,de son côté, une facture moyenne de 153 M€. Le diffuseur d’origine qatarienne a rajouté3 M€ aux 150 M€ prévus au départ, après avoir, lui aussi, adjoint des petits détails à son contrat d’origine.
Et ce n’est pas tout : une clause prévoit en effet le versement, à partir de 1,5 million d’abonnés, d’un euro par mois à la LFP pour chaque nouveau souscripteur. Aujourd’hui, beIN Sports compte 1,750 million de fidèles, ce qui doit permettre à la LFP de récupérer bientôt autour de 3 M€ annuels. Autres recettes pour la LFP : les droits Internet (lequipe. fr, Dailymotion et You- Tube) pour un total de 1,8 M€ par an et les droits mobiles (25 M€ d’Orange). Sans oublier les droits à l’international (la vente de la L 1 à l’étranger), qui ne sont pas remis en jeu dans l’appel d’offres et qui rapportent 31,5 M€ par an.
Mais il faut déduire de ces recettes toute une série de dépenses. D’abord la taxe Buffet (*) (32,8 M€) ; les versements à destination des syndicats de joueurs (UNFP) et de présidents (UCPF), pour un total de9,3 M€; les montants alloués à la Fédération française (15,7 M€) et les frais d’organisation des compétitions et de structures (25,4 M€).
À l’arrivée, il ne reste donc «que» 573 M€à répartir, avant d’enlever les 19 %ponctionnés par la Ligue 2, soit 87,6 M€. Ce qui ramène le gâteau à partager entre les clubs de Ligue 1 à 485,4 M€. Avec un montant maximum pour le vainqueur du Championnat, s’il est en tête sur tous les critères de répartition, de 49,4 M€, et une part minimale, pour le dernier, de 12,4 M€. En moyenne,un club de l ’élite perçoit aujourd’hui 23,8 M€ de droits télé par an.

 (L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.