Equipements de proximité ou de grande jauge, candidature olympique,
relations avec le Paris SG... Les programmes en matière de sports d'Anne
Hidalgo (PS) et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), rivales pour la
mairie de Paris, recèlent bien des points communs.
La différence majeure entre les deux adversaires tient dans la posture : l'une défend le bilan du maire sortant, Bertrand Delanoë, quand l'autre démarre d'une page blanche. Mais de frontière idéologique, il n'est manifestement pas question.
Les équipements de proximité
Paris est extrêmement mal dotée en terme d'équipements sportifs et de
taux de licenciés. Dès 2001, Bertrand Delanoë a tenté de développer le
parc d'équipements de proximité (piscines et petits stades). NKM promet
d'investir
170 millions d'euros dans ce seul domaine, affirmant que
l'équipe sortante n'y a consacré que 75 millions, le reste servant selon
elle à financer les grands équipements tels que le stade Jean-Bouin
(rugby, Stade Français). Mais l'équipe d'Anne Hidalgo affirme au
contraire que la ville a dépensé 600 millions en tout, dont 400 pour le
sport de proximité.
Au-delà de la bataille des chiffres, toutes deux affichent les mêmes intentions:
"il faut étendre les horaires pour le grand public, juge Hermano
Sanchez, le Monsieur Sport d'Anne Hidalgo. Utiliser par exemple les
équipements scolaires le soir ou en week-end, augmenter de 20% la
disponibilité des piscines, construire des terrains éphémères en petite
ceinture".
Du côté de l'UMP, on propose "un vrai plan de
rénovation/construction d'équipements sportifs", selon Jean-François
Lamour, ex-ministre des sports : "Le rattrapage est programmé,
notamment avec la couverture du périphérique et la construction de
terrains de grands jeux, l'adaptation des horaires d'ouverture des
équipements aux rythmes de vie des Parisiens avec au moins une piscine
par arrondissement ouverte jusqu'à 22h00."
Les grands équipements
La rénovation de Jean-Bouin achevée et celle de Bercy budgétée,
l'équipe sortante veut s'atteler à celle de la Halle Carpentier, dont la
capacité sera portée de 5.000 à 7.000 places pour combler en partie le
manque d'Arénas à Paris, et en Ile-de-France en général. L'autre projet
phare d'Anne Hidalgo consiste en la construction d'un incubateur
d'entreprises des métiers du sport dans le XVIe arrondissement, sur le
site du stade Jean-Bouin.
Très critique envers le financement de
Jean-Bouin par les fonds publics, NKM souhaite, elle, une participation
"mesurée" de la collectivité dans les équipements du sport
professionnel. En revanche, elle prône un rapprochement entre les
équipements disponibles et les universités parisiennes, afin de faire du
sport un "produit d'appel" pour ces dernières envers des athlètes de
haut niveau.
Les jeux Olympiques
Le consensus est quasi total sur la question d'une candidature aux JO de 2024
ou 2028, et les leçons ont été tirées, de part et d'autre, de l'échec
de Paris-2012. "C'est une question à traiter avec le mouvement sportif
et la nation toute entière, estime Hermano Sanchez. Le mouvement sportif
devra trouver la personnalité capable de porter la candidature et
d'élaborer la stratégie. Ce n'est pas aux élus de porter ce dossier".
A droite, on paraphrase en se disant prêt à se "mobiliser totalement
aux côtés du monde sportif s'il porte un projet crédible, avec les
sportifs en première ligne et une figure de proue reconnue dans le monde
du sport".
Des deux côtés, on s'inquiète du coût d'un tel projet
et on maintient qu'une future candidature serait celle du "Grand Paris".
Même si Anne Hidalgo a pris quelques distances mardi en se déclarant
"pas vraiment" favorable et en réclamant "des garanties" sur
l'enthousiasme du monde sportif...
Le PSG et le Parc des Princes
L'unanimité est également de mise sur le club phare de la métropole.
Pour Anne Hidalgo, le PSG doit rester à Paris et la rénovation du Parc
des Princes est la "meilleure des solutions", même si la vente de
l'enceinte aux propriétaires qataris du club n'est pas un "tabou".
Taclant les sortants pour la gestion du dossier Roland-Garros, objet de
nombreuses contestations de riverains, NKM estime de son côté que la
municipalité devra être très attentive aux aménagements autour du Parc,
et "y associer les riverains". Elle non plus n'exclut pas la vente du
Parc à QSI. "On pourrait concéder définitivement le Parc au PSG, mais
en gardant un oeil très attentif sur l'ensemble", estime Jean-François
Lamour.
(AFP)
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