Environ 70% des clubs amateurs ont voté samedi contre le projet de
"Label jeunes" défendu par la présidence pour améliorer la formation et
développer le football féminin, lors de l'assemblée générale de la Ligue
de football amateur (LFA) dans une atmosphère tendue à Paris.
70,06%
des voix se sont portés contre le projet. Si le fond du projet (donner
un label aux clubs formateurs) est accepté, ses modalités d'application
ont fait l'objet d'un débat tendu.
Dans les grandes lignes, la
Ligue veut imposer des minima de personnels encadrants ainsi que des
minima d'effectifs de jeunes filles dans les clubs pour décerner le
label qui donnerait droit à des aides financières.
Plusieurs régions,
dont le Nord-Pas de Calais ou Rhône-Alpes, ont ouvertement fait
savoir leur opposition aux critères alors que d'autres ont proposé
d'ajourner le vote pour revoir ces critères qui avaient déjà été revus
ces dernières semaines et même pendant la nuit. Au final, le président
de la LFA Lionel Boland a insisté pour un vote afin de pouvoir mettre en
place une réforme pour la prochaine saison. Le scrutin a été un
désaveu.
"La presse retiendra que le football amateur ne veut pas
de féminisation", a-t-il lancé, dépité, soulevant un tollé de
désapprobation: "C'est faux. On est pour! Les critères sont mal faits.
Il faut écouter la base et ne pas essayer de passer en force", a
rétorqué un délégué.
Le président de la fédération Noël Le Graët
qui avait largement mis l'accent sur le développement du football
féminin dans son discours d'ouverture, s'est dit "surpris" par le vote.
"La ligue amateur a présenté un projet extrêmement positif mais il y a
certainement eu des nuances qui n'ont pas été bien vues parce que dans
une salle quand il y a un désaccord à 70% ce n'est pas sans raison."
a-t-il dit à l'AFP.
"Il y a certainement quelques lacunes mais
aussi beaucoup de gens n'aiment pas le changement. Les objectifs sont en
cours, nos mandats sont de quatre ans, il y a déjà deux ans (passés)
pour tout le monde, s'il faut attendre l'année prochaine, il faut
retirer tous les projets. C'est un projet qui va être repris pour
l'assemblée fédérale de juin", a poursuivi M. Le Graët. La fédération
française de football a fixé comme objectif "100.000 licenciées fin
2016".
"On constate que ça avance: on était à moins de 50.000 il y
a deux ans de demi, on était à 70.000 hier soir. Beaucoup de jeunes
filles veulent jouer au football. On a besoin de structures (...), que
les clubs créent des sections féminines même dans les petits clubs. Que
ce soit ouvert à toutes celles qui veulent jouer au football partout",
a-t-il déclaré. "Quand on voit notre équipe nationale, comment elle se
comporte, les - 20, les -de 19 . Il faut pérenniser tout ça".
Le
patron de la 3F a insisté sur le besoin d'avoir "davantage de
sportives". On a besoin que nos clubs ouvrent des sections féminines",
a-t-il conclu.
(AFP)
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