A moins de neuf mois de ses premiers tours de pédale, le 4 juillet à
Utrecht, le Tour de France 2015 se dévoile mercredi à Paris, pour la
102e édition d'une course qui doit faire la part belle aux grimpeurs.
"Le
seul dogme est qu'il n'y a pas de dogmes", affirme le directeur du
Tour, Christian Prudhomme, dont la volonté de surprendre vise à casser
les habitudes pour mieux ménager le suspense. Coureurs et responsables
d'équipes étaient prévenus avant même qu'il ne révèle, en fin de matinée
les détails du parcours, beaucoup plus significatifs que la simple
annonce des villes-étapes.
Pour
l'heure, les organisateurs ont seulement confirmé les deux premières
journées aux Pays-Bas (pays d'accueil du Grand départ pour la 6e fois),
le contre-la-montre approchant les 14 kilomètres dès la journée
d'ouverture à Utrecht, puis l'étape arrivant sur la grande digue de
Zélande où le vent, s'il est est de la partie, risque de contrarier les
grimpeurs, avant le transfert en Belgique (Anvers) pour une arrivée dans
la région de Liège (Huy?).
La suite relève des indiscrétions, parues notamment dans la
presse quotidienne régionale, et des spéculations. Le nord de la France,
la Normandie, la Bretagne doivent être au programme de la première
semaine. Avec l'obligation d'animer l'épreuve, explique le directeur de
course Thierry Gouvenou, pour éviter la litanie des sprints bien que le
terrain s'y prête plus ou (surtout) moins.
La montagne
interviendra plus tard, dans une rupture radicale et sans doute
fracassante pour les organismes avec la partie initiale. "Ce seront les
deux extrêmes", sourit Gouvenou en songeant aux menus pyrénéen puis
alpestre, les deux massifs incontournables du Tour.
Dans les
Pyrénées, les édiles locaux ont affirmé qu'une étape arriverait à La
Pierre-Saint-Martin, candidate de longue date. Une autre devrait
rejoindre dans la verte Ariège le Plateau de Beille, devenu l'une des
grandes ascensions du Tour, avant le passage dans le Massif Central pour
un clin d'oeil à Laurent Jalabert qui avait gagné sur les hauteurs de
Mende en 1995.
Le 40e anniversaire du succès mémorable de Bernard Thévenet sur
Eddy Merckx à Pra-Loup, dans une étape franchissant le méconnu col
d'Allos (2250 m) dans les Alpes du Sud, est aussi évoqué. "Ce Tour ira
très haut, il va passer plus d'une fois les 2000 mètres", consent son
directeur de course.
Les grands cols, le terrain favori des
grimpeurs, sont donc au programme de l'été 2015. Entre autres le
Glandon, l'une des montées les plus éprouvantes de l'hexagone, et
l'inévitable Alpe d'Huez, où le Tour retourne après une parenthèse d'un
an.
Mais les organisateurs ont ratissé montagnes et vallées pour
dénicher aussi des nouveautés, tels les spectaculaires Lacets de
Montvernier, une route étroite et pentue (à plus de 8%), en balcon
au-dessus de Saint-Jean-de-Maurienne.
Pour les grimpeurs,
avantagés de surcroît par la proximité, le 26 juillet, de l'arrivée sur
les Champs-Elysées, terme immuable de la course, la dernière semaine est
celle de tous les possibles.
Avis aux trois premiers du Tour 2014
(Nibali, Péraud, Pinot), attendus dans la grande salle du Palais des
Congrès. Au contraire des deux favoris de l'édition précédente (Froome,
Contador), absents mercredi de cette présentation à grand spectacle...
tout comme ils l'étaient à l'arrivée à Paris en juillet dernier.
(AFP)
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