vendredi 28 novembre 2014

Débuts de l'IPTL : une ligue fermée qui menace le tennis ?

L'International Premier Tennis League (IPTL), le projet controversé de ligue fermée à mi-chemin entre compétition et exhibition, entre quatre villes d'Asie qui ont réussi à attirer plusieurs des meilleurs joueurs mondiaux à coups de millions de dollars, est lancé vendredi à Manille.

Ce projet expérimental, qui vise à proposer à la fois un spectacle innovant et un nouveau modèle économique, tout en élargissant les frontières mondiales du tennis, a été dès le départ accueilli par un certain scepticisme. Ce qui ne l'a finalement pas empêché de voir le jour.
Quatre franchises - Manila Mavericks, Singapore Slammers, Micromax Indian Aces et UAE Royals - ont été créées. Elles vont en découdre pendant quatre étapes, organisées à Manille (28-30 novembre), Singapour (2-4 décembre), New Delhi (6-8 décembre) et Dubaï (11-13 décembre), pour s'offrir la récompense promise d'un million de dollars (801.000 euros).
Les villes avaient "draftées" en mars certains des meilleurs joueurs mondiaux, classés en différentes catégories en fonction de leur palmarès et de leur valeur marchande et mis aux enchères. Environ 17,4 millions d'euros avaient ainsi été investis.
Quelques-uns des plus grands noms du tennis mondial - masculins et féminins, actuels et passés - ont accepté de participer à cette aventure très profitable financièrement. Le chiffre d'un million de dollars par soirée a été murmuré, pour ce qui est de se payer les plus grandes stars.
Les Mavericks se sont ainsi offert Andy Murray, Jo-Wilfried Tsonga et Maria Sharapova ; les Slammers ont convaincu Serena Williams, Tomas Berdych et Andre Agassi; les Aces alignent Roger Federer, Pete Sampras, Gaël Monfils et Ana Ivanovic; et les Royals s'appuient sur Novak Djokovic, Caroline Wozniacki et Goran Ivanisevic.

- Un format original - Tous se sont laissé convaincre, malgré le risque de voir leur calendrier déjà chargé le devenir encore plus. Federer, le N.2 mondial, qui avait d'abord décliné l'invitation, a finalement accepté de prendre la place de Rafael Nadal, qui a renoncé après son opération de l'appendicite au début novembre.
L'IPTL entend se faire un nom grâce à son format original. Chaque rencontre consiste en cinq matches (simple messieurs, simple dames, double mixte, double messieurs et simple des légendes) en un set. La règle de l'avantage a été supprimée, et le premier arrivé à 6 jeux, avec un tie-break de cinq minutes à 5-5, gagne le set.
Afin d'accélérer le jeu, les joueurs n'ont droit qu'à 20 secondes de récupération entre chaque point. Une fois par set, ils peuvent aussi réclamer un "power point", ce qui signifie que le point suivant comptera double.
"Vous allez voir des joueurs, des joueuses, des légendes, vous allez avoir de la musique, des cadeaux, des pom-pom girls. Nous espérons que les enfants, les parents et les grands-parents vont s'amuser, c'est notre but", a déclaré à l'AFP Mahesh Bhupathi, le concepteur du projet.
"Les sceptiques sont là depuis deux ans et maintenant ils se disent: +Mince, ils l'ont fait+. On verra ce qu'ils disent à la fin de la saison", a ajouté l'ancien joueur indien, qui espère que l'IPTL rassemblera huit équipes en 2020, avec la Chine, Hong Kong, l'Indonésie et le Japon comme destinations potentielles.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.