jeudi 20 novembre 2014

Un député kényan, ancien champion de marathon, veut faire voter une loi antidopage

L'ancien champion kényan de marathon Wesley Korir, élu député dans son pays en 2013, a annoncé son intention de déposer une proposition de loi criminalisant le dopage, seule façon selon lui d'arrêter ce phénomène "grave" parmi les athlètes kényans.

M. Korir, ancien vainqueur du marathon de Boston, a affirmé que sa propre enquête avait mis en évidence "un important approvisionnement de drogues fournies par un cartel" de médecins aux athlètes kényans, qui trustent les podiums internationaux des courses de fond.
Cet appel intervient après le test positif à l'EPO - qui stimule la production de globule rouge et améliore donc le transport d'oxygène et in fine l'endurance - de Rita Jeptoo, marathonienne vedette du Kenya, contrôlée hors compétition. Celle-ci a demandé une contre-expertise sur un échantillon B.
"A moins de mettre en place une loi pour criminaliser le dopage, nous allons perdre", a déclaré à l'AFP M. Korir, expliquant que la future législation devrait s'appliquer tant aux athlètes qui se dopent en connaissance de cause qu'aux médecins administrant des substances améliorant les performances.
"J'ai enquêté après la révélation du cas de dopage visant Rita Jeptoo et j'ai découvert qu'il y a un cartel de médecins qui fournissent aux athlètes des substances améliorant les performances. Les athlètes étant poussés à courir toujours plus vite, certains d'entre eux vont être tentés de se doper", a-t-il mis en garde.
Wesley Korir a accusé les responsables sportifs kényans, dont Athletics Kenya, la fédération kényane d'athlétisme, de n'avoir "absolument rien" fait malgré une série de tests positifs chez des athlètes kényans ces dernières années.
"Ils continuent de vivre dans le déni et ils ne veulent pas voir la réalité, que le sujet est grave. Le système est tellement corrompu (...) l'Agence mondiale antidopage (AMA) devrait ouvrir un laboratoire de tests au Kenya pour garantir les processus" de contrôle, a-t-il estimé.
"C'est le bon moment pour déposer cette proposition de loi, qui je l'espère sera adoptée par le Parlement. La publicité négative pour le Kenya provoquée par le scandale est énorme. Nous ne sommes pas prêts à laisser ternir l'intégrité du Kenya", a-t-il indiqué.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.