L'ancien champion kényan de marathon Wesley Korir, élu député dans son pays en 2013, a annoncé son intention de déposer une
proposition de loi criminalisant le dopage, seule façon selon lui
d'arrêter ce phénomène "grave" parmi les athlètes kényans.
M.
Korir, ancien vainqueur du marathon de Boston, a affirmé que sa propre
enquête avait mis en évidence "un important approvisionnement de drogues
fournies par un cartel" de médecins aux athlètes kényans, qui trustent
les podiums internationaux des courses de fond.
Cet appel
intervient après le test positif à l'EPO - qui stimule la production de
globule rouge et améliore donc le transport d'oxygène et in fine
l'endurance - de Rita Jeptoo, marathonienne vedette du Kenya, contrôlée
hors compétition. Celle-ci a demandé une contre-expertise sur un
échantillon B.
"A moins de mettre en place une loi pour
criminaliser le dopage, nous allons perdre", a déclaré à l'AFP M. Korir,
expliquant que la future législation devrait s'appliquer tant aux
athlètes qui se dopent en connaissance de cause qu'aux médecins
administrant des substances améliorant les performances.
"J'ai
enquêté après la révélation du cas de dopage visant Rita Jeptoo et j'ai
découvert qu'il y a un cartel de médecins qui fournissent aux athlètes
des substances améliorant les performances. Les athlètes étant poussés à
courir toujours plus vite, certains d'entre eux vont être tentés de se
doper", a-t-il mis en garde.
Wesley Korir a accusé les
responsables sportifs kényans, dont Athletics Kenya, la fédération
kényane d'athlétisme, de n'avoir "absolument rien" fait malgré une série
de tests positifs chez des athlètes kényans ces dernières années.
"Ils
continuent de vivre dans le déni et ils ne veulent pas voir la réalité,
que le sujet est grave. Le système est tellement corrompu (...)
l'Agence mondiale antidopage (AMA) devrait ouvrir un laboratoire de
tests au Kenya pour garantir les processus" de contrôle, a-t-il estimé.
"C'est
le bon moment pour déposer cette proposition de loi, qui je l'espère
sera adoptée par le Parlement. La publicité négative pour le Kenya
provoquée par le scandale est énorme. Nous ne sommes pas prêts à laisser
ternir l'intégrité du Kenya", a-t-il indiqué.
(AFP)
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