"Après la CAN, je vais m'acheter une autre voiture. Je vais la
surnommer +Bonheur de la CAN+", raconte radieux Ela Ndong chauffeur de
mini-bus, reliant la petite ville d'Ebebiyin à Bata, la capitale économique de la Guinée équatoriale.
Située
à 220 km de la côte sur la zone des trois frontières Guinée
équatoriale-Gabon-Cameroun, Ebebiyin qui compte quelque 30.000 habitants
a accueilli dans son stade de 5.000 place le groupe B (RD Congo,
Tunisie, Cap vert et Zambie) de la CAN que la Guinée équatoriale a
organisé au pied levé après la défection du Maroc.
"Une aubaine" pour les commerçants de la ville qui n'avaient pas gouté à la coorganisation de la CAN-2012 avec le
Gabon et recevait pour la première fois de son histoire un événement de
cet ampleur.
"J'ai le bar et l'épicerie là! Depuis que la CAN a
commencé il y a vraiment changement. Si je vendais pour 5.000 F CFA (7,5
euros) (de marchandises) avant, je vends maintenant 15.000 F ou 20.000 F
(30 euros) par jour. Ca donne. La CAN est donc une chance, une
aubaine", se félicite Emanuel Ngoang, situé au quartier Abang.
Parmi les bénéficiaires du petit boum créé par la CAN les
chauffeurs de taxi. Le prix du trajet est passé à Ebebiyin de 300 à 500 F
CFA (45 centimes à 75 centimes) explique Hermoso Mba, chauffeur de
taxi, qui reconnait ouvertement "bénéficier aussi de la CAN".
Ebebiyin est à 500 mètres de Kye-Ossi, ville frontalière du Cameroun et seul le fleuve Kye marque la limite avec le Gabon.
Les
commerçants ambulants ont afflué. Parmi ceux-là, les vendeurs du
secteur téléphoniques se frottent les mains. L'afflux de population a
créé un marché juteux.
"Nous remercions cette CAN. Ca nous fait
vendre. Ceux qui vendent les Sim (puce de téléphone), vendent! Ceux qui
vendent les téléphones, vendent! On vend tous, on vend vraiment!",
raconte avec bagout, Elobo Josiane Elsy agent de promotion d'un
opérateur camerounais.
"Les gens achètent beaucoup, je vends même
10.000 F (15 euros) par jour ce qui n'est pas facile quand il y a pas
la CAN. Avec la CAN, il y a beaucoup de monde", poursuit-elle.
"La
CAN nous apporte beaucoup de chance, le mouvement, la CAN c'est une
bonne affaire" se réjouit Florence Ngandi, vendeuse de puces
téléphoniques.
Pour sa part, Yannick Epanda, agent d'un autre
opérateur camerounais, traverse la frontière chaque jour pour son
business: "La CAN nous a fait de merveilles. Tout marche à merveille, le
marché marche bien", indique-t-il.
Les autorités particulièrement
sourcilleuses sur l'immigration avaient en plus ouvert les frontières
pendant la CAN pour permettre aux supporteurs des pays voisins de venir
aux rencontres et d'ainsi remplir les stades ainsi que les caisses des
commerçants.
Toutefois, les bonnes choses ont une fin. Alors que les villes "cendrillon" de la CAN, Ebebiyin et Mongomo, devaient accueillir chacun
un quart de finale, des pluies diluviennes se sont abattues sur la
région, abimant les pelouses. Les organisateurs ont donc décidé de
transférer les matches à Bata et Malabo. L'aubaine est tombée à l'eau.
(AFP)
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