Le président du RC Lens Gervais Martel a sérieusement pris ses
distances avec l'actionnaire majoritaire Hafiz Mammadov mais il ne
dispose d'aucune marge de manoeuvre pour agir et assurer la pérennité du
club.
"J'ai du respect pour l'actionnaire mais je n'en peux plus
de le défendre. S'il y en a la possibilité, je vais trouver un accord
avec Hafiz Mammadov, je ne souhaite plus qu'on recommence comme lors de
ces derniers mois", a lâché le président lensois, lundi soir, sur France
Bleu Nord.
Cette prise de position intervient alors que Gervais
Martel avait défendu à de multiples reprises l'homme d'affaires
azerbaïdjanais, actionnaire du club depuis 18 mois, malgré les
manquements répétés à ses obligations cette saison.
Lors de son
passage devant la Direction de contrôle de gestion (DNCG) en juin,
Mammadov s'était ainsi engagé à verser 14 millions d'euros en janvier
pour assurer la pérennité du RC Lens, qui attend toujours l'argent.
"Il
est mon actionnaire de référence mais c'est à moi de trouver les
solutions. D'autres gens aimeraient travailler avec nous. La question
est de savoir comment le club va assurer sa pérennité à la date du 1er
juillet 2015", a-t-il ajouté.
Le patron des Sang et Or apparaît
une nouvelle fois combatif mais dans les faits, il est pieds et poings
liés car il ne peut décider seul de l'avenir du club. Car Mammadov, en
grandes difficultés financières dans son pays, détient plus de 99% du
club où il est de facto décisionnaire numéro 1.
Martel, président
de RCL Holding, la SAS qui a repris le club en 2013, n'a en effet pas la
possibilité de le vendre sans l'aval de son actionnaire majoritaire, ni
même d'augmenter le capital pour en prendre le pouvoir en faisant venir
de nouveaux actionnaires.
La solution ne peut donc venir que de Mammadov que Gervais Martel
va tenter de persuader de céder le club pour débloquer la situation.
L'Etat azerbaïdjanais, par l'intermédiaire du ministre des Transports Zyia Mammadov et de son fils Anar (sans lien de parenté
avec Hafiz), semble intéressé par le RCL puisqu'il a déjà versé au club
2,5 millions d'euros fin décembre.
Cette somme, qui avait permis à
Lens de faire signer des contrats pros à plusieurs jeunes formés au
club et d'en prolonger d'autres, devait initialement être versée par
Hafiz Mammadov, qui n'était alors pas en mesure de le faire.
La
solution qui apparaît comme la plus simple serait que Mammadov vende le
RCL à l'Etat azerbaïdjanais pour récupérer une partie de l'argent
investi dans le club artésien depuis juillet 2013 (plus de 20 millions
d'euros).
Mais les relations tendues entre Mammadov et l'Etat
azerbaïdjanais compliquent les transactions. Propriétaire d'un groupe
centré notamment sur la banque et l'exploitation pétrolière, l'homme
d'affaires semble tombé en disgrâce.
Il semble également peu
probable que Mammadov cède le club à Gervais Martel pour un montant
dérisoire et perde ainsi la quasi totalité de son investissement...
Pendant ce temps-là, le RC Lens occupe la 19e place de Ligue 1, à trois
points du premier non-relégable.
La descente sportive en Ligue 2
qui se profile contribuerait à dévaloriser le club. Et à compliquer un
peu plus les choses entre le RC Lens et son actionnaire majoritaire.
(AFP)
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