La construction de nouveaux stades en France en
vue de l’Euro 2016 de football a fait grimper les loyers payés par les
clubs aux collectivités locales, propriétaires des enceintes, révèle une
étude récente.
L’affaire a fait grand
bruit cet été quand l’Olympique de Marseille a menacé d’aller jouer ses
matchs à domicile à Montpellier pour protester contre le montant du
loyer exigé par la mairie de Marseille en contrepartie de la location du
Stade vélodrome rénové et agrandi. Jean-Claude Gaudin, premier
magistrat de la cité phocéenne, demandait en effet 8 millions d’euros
par saison, une somme qui, selon Philippe Perez, directeur général de
l'OM, aurait signé « l’arrêt de mort » du club. Un accord a
alors été trouvé : la redevance est finalement de 4 millions d’euros (3
millions seulement pour la saison 2014-15) plus 20% sur la billetterie.
La mairie espère ainsi récolter quelque 7,4 millions d'euros par an.Cet exemple illustre à merveille la hausse des loyers des stades rénovés ou construits pour l’Euro 2016, qui aura lieu en France (à Lille, Lens, Paris, Saint-Denis, Saint-Etienne, Nice, Marseille, Lyon, Bordeaux et Toulouse). Dans une étude rendue publique le 6 février, l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes) dévoile en effet que la redevance moyenne des stades « Euro 2016 » se monte à 3,1 millions d’euros annuels, quand la moyenne des autres redevances pour la Ligue 1 de football s’établit à 526.025 euros. Soit une différence de 1 à 6.
Des loyers inférieurs aux coûts de construction
Certes, précise l’étude, la flambée des prix provoquée par les stades de l’Euro 2016 s’explique. Les collectivités ont pris en charge directement ou indirectement (à travers des partenariats publics-privés) de très importants coûts de rénovation ou de construction.
Au total, les stades de l’Euro 2016 vont coûter 1,2 milliard d’euros en travaux, hors projet lyonnais, entièrement privé et qui ne donnera pas lieu à une redevance. Et ils vont en coûter beaucoup plus une fois les remboursements terminés, dans une trentaine d’années pour certains. A Marseille, le coût de la rénovation du Stade vélodrome s’élève à 268 millions d’euros. Pour réaliser les travaux et les financer, la ville a fait appel à Arema, une filiale du groupe de BTP Bouygues. En échange de quoi la collectivité remboursera 12 millions d’euros durant 30 ans… soit 360 millions d’euros. Beaucoup plus que le loyer négocié avec l’OM.
(RFI)
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