mardi 10 février 2015

Quels sports rêvent de devenir disciplines olympiques ?

Encouragés par les réformes du président Thomas Bach, de nombreux sports, comme le squash, l'escalade ou le wushu rêvent d'entrer aux programme des jeux Olympiques ou d'y revenir, comme le baseball et le softball, pour le prestige mais surtout pour l'argent.

   Août 2016: le CIO décidera alors d'ajouter ou non de nouveaux sports, soumis par Tokyo, au programme des jeux d'été 2020. Avant cela, le comité d'organisation japonais a jusqu'à septembre pour proposer de nouveaux sports, a annoncé le vice-président du CIO, l'Australien John Coates, en visite dans l'archipel.
   Les sports candidats à une entrée au programme, comme le karaté, le squash ou le surf ou à un retour, comme le baseball et le softball, font donc feu de tout bois. Car au-delà de l'image de marque, l'enjeu financier est de taille: un tiers des droits TV des Jeux sont en effet reversés aux 28 fédérations internationales des sports olympiques d'été et aux sept fédérations des sports d'hiver.
   Ainsi 295 millions de dollars ont-ils été redistribués après les JO de Pékin en 2008 et 515 millions de dollars après ceux de Londres (2012). "Pour les petits sports, l'enjeu financier d'une présence aux Jeux est
énorme", explique Callum Murray, directeur éditorial de Sportcal qui analyse le marketing sportif. "Pour certaines fédérations, la manne olympique représente la moitié de leurs revenus". Le label olympique est aussi, dans de nombreux pays, synonyme d'aides publiques accrues.
   "L'importance des Jeux n'est pas seulement financière", rétorque Tom Dielen, secrétaire général de la Fédération mondiale de tir à l'arc. Depuis Londres 2012, où les épreuves ont été modernisées, "le nombre de nos licenciés a augmenté de 25%. Grâce en plus à des audiences TV en hausse, l'augmentation de nos revenus propres permet de réduire notre dépendance vis à vis des revenus des JO".
   Si le programme des JO d'été est composé d'un noyau de 25 sports principaux, trois sports maximum peuvent s'y ajouter. "Nous souhaitons toujours limiter le nombre d'épreuves (actuellement 306 pour les JO d'été) mais dans ce cadre là, nous souhaitons donner plus de flexibilité aux sports ou épreuves qui voudraient devenir olympiques", rappelait en novembre M. Bach.
   Le CIO s'est fixé pour limite 310 épreuves et 10.500 athlètes pour les JO d'été, 100 épreuves et 2.900 athlètes pour ceux d'hiver.

    Le baseball, immensément populaire au Japon, et le softball, semblent favoris pour Tokyo 2020, après avoir été présents de 1992 (Barcelone) à 2008 (Pékin). Mais d'autres sports font le forcing, comme le squash, l'escalade, le snooker ou le wushu (arts martiaux chinois). "Nous avons la volonté d'entrer au programme des JO", assure le vice-président de la Fédération internationale de wushu, Anthony Goh. "Nous avons bon espoir que les réformes induites par l'Agenda 2020 donneront une excellente chance à notre sport d'être présent aux JO 2024", ajoute-t-il.   Si de nouvelles disciplines, plus que de nouveaux sports, veulent entrer aux Jeux d'hiver (comme le patinage synchronisé et la mass-start en patinage de vitesse), l'obligation de supprimer en contrepartie certaines épreuves, pour les JO d'été comme d'hiver, semble inévitable.
   La suppression d'épreuves d'athlétisme est parfois évoquée (comme le 10.000 m ou le triple saut) et en natation, la possibilité pour certains athlètes de remporter de nombreuses médailles fait débat.
   "Le programme de natation aux JO de Londres est celui qui a réalisé la plus forte audience TV", rétorque Cornel Marculescu, directeur exécutif de la Fédération internationale de natation. "Grâce à ce succès, ajoute-t-il, on espère au contraire augmenter le nombre d'épreuves aux Jeux, avec en natation, des épreuves de 50 m, comme aux Championnats du monde. En water-polo féminin, nous espérons passer de 8 à 12
équipes". L'objectif de M. Bach de rendre le programme des JO plus flexible tout en évitant l'hypertrophie semble donc loin d'être atteint.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.