Bastia, qui pourrait encore s'exposer à des sanctions après plusieurs
interruptions au cours du derby face à Nice (2-1), samedi en Ligue 1,
profite aussi de ce "contexte corse" qui fait du stade Armand-Césari une
forteresse difficilement prenable.
Les jets de projectiles et
quolibets, qui avaient découragé le Rennais Paul-Georges Ntep, n'ont
cette fois pas empêché le Niçois Eric Bauthéac de tirer le corner qui a
permis à Carlos Eduardo d'ouvrir le score (18), face à la tribune Est,
la plus chaude de Furiani.
Mais dans ce derby, qui avait été
marqué au match aller à Nice par l'envahissement de terrain des
supporteurs niçois et des scènes de bagarre, difficile de ne pas voir
l'influence du public corse sur le cours d'un match à nouveau remporté
par Bastia.
"C'est une très mauvaise soirée avec un concurrent qui
passe devant, des suspendus et des blessés", a ainsi détaillé
l'entraîneur niçois, Claude Puel, dont l'équipe a terminé à neuf après
les exclusions de Grégoire Puel (44) puis Souleymane Diawara (83).
"C'était un contexte particulier et difficile, et nous n'avons pas su
rester dans le match."
La mobilisation du public corse fait en
effet d'Armand-Cesari une forteresse intimidante, où de nombreuses
équipes ont laissé des points. Paris, défait (4-2) après avoir mené
(2-0) ou Marseille, poussé au nul (3-3) après avoir mené 3-1, peuvent en
témoigner.
A domicile, Bastia est la 5e meilleure équipe cette saison.
Mais ce "contexte corse" a aussi son revers de la médaille,
exposant le club à de fréquentes sanctions de la part de la Ligue de
football professionnel. Dernière en date, une amende de 35.000 euros
après le déploiement d'une banderole critiquant le Qatar, propriétaire
du Paris SG.
Contre Nice, la rencontre a aussi été interrompue à
deux reprises, après notamment des jets de projectiles dans le dernier
quart d'heure. Un mal récurrent qui agace les équipes adverses.
Mi-janvier, c'était le président de Rennes, René Ruello, qui s'était emporté contre ce "problème que
personne ne veut régler". "La Ligue s'en lave les mains", avait-il
ajouté sur les ondes de France Bleu Armorique.
Rennes, qui venait
de se faire éliminer par Bastia en Coupe de la Ligue, s'était rendu à
deux reprises à Furiani, en championnat puis en Coupe en moins d'un
mois.
"Je vais vous dire ce que Frédéric Thiriez m'a dit, huit ou dix jours avant le match retour à Bastia. Il m'a dit: +président,
ce qui se passe là-bas est inadmissible. On va faire une réunion, et le
match de Coupe de la Ligue sera soit délocalisé, soit interverti+", a
expliqué René Ruello, dénonçant "une part de lâcheté de la part (des)
dirigeants dans le football".
Bastia avait réagi dans la foulée,
dénonçant une "cabale" de la part d'un club "dépité par sa seconde et
cinglante défaite en un mois".
Car la ferveur du public bastiais
(13.000 spectateurs samedi pour une population d'environ 45.000
habitants) semble bien constituer un avantage pour le Sporting, en
pleine "bourre" sportive et invaincu à domicile depuis le 3 décembre. Un
avantage qui coûte cher.
(AFP)
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