jeudi 2 avril 2015

Coupe de l'America 2017 - Small is beautiful... et nettement moins cher

Small is beautiful... La 35e Coupe de l'America, en 2017 aux Bermudes, aura finalement lieu sur des catamarans à aile rigide d'une quinzaine de mètres de long, bien plus petits que ceux de l'édition 2013 et surtout, espèrent les organisateurs, beaucoup moins chers.

Les temps changent et ce n'est pas un poisson d'avril. Adieu les AC72, araignées d'eau surréalistes de 22 m de long qui survolaient la baie de San Francisco à près de 50 noeuds à l'été 2013, adieu aussi aux AC62 de 19 m, un moment pressentis et qui n'auront vécu que sur la planche à dessin.
Place donc aux AC... quelque chose, entre 45 et 50 pieds, dotés de ces foils qui transforment les multicoques les plus placides en avions de chasse. Compte tenu des progrès réalisés dans la conception des appendices (safrans, plans porteurs), les vitesses seront sensiblement les mêmes, voire supérieures.
Certains éléments des bateaux seront peut-être monotypes (communs à tout le monde) et les équipages seront probablement de 5 personnes, comme sur les AC45 (13,45 m) des America's Cup World Series (ACWS), les régates préparatoires à la Coupe. Il y avait 11 équipiers sur les AC72 en 2013.
La majorité des équipes engagées dans la prochaine "Cup" se sont donc prononcées en faveur d'une modification de la jauge mais il n'y a pas eu unanimité et des soubresauts ne sont pas à exclure.
"Collectivement, les équipes sont tombées d'accord sur le fait que les coûts élevés actuels ne sont ni justifiés ni acceptables, a déclaré dans un communiqué le directeur commercial de la Coupe, Harvey Schiller. Et une majorité d'entre elles a pris la décision raisonnable de réduire les coûts". Les budgets passeraient d'environ 60 millions d'euros à 15 ou 20.
Les Italiens du Luna Rossa Challenge étaient les plus hostiles à un changement de jauge car ils sont sans doute ceux qui ont le plus investi dans la conception d'un AC62. Ils ont menacé de se retirer de la compétition si cela se faisait mais ne s'étaient toujours pas prononcés lundi matin.
Ils n'étaient pas les seuls à renâcler. Les Néo-Zélandais, finalistes malheureux en 2013 face au "defender" américain Oracle Team USA, n'y étaient pas non plus favorables.
L'Australien Jimmy Spithill, skipper d'Oracle, a reconnu que le projet n'a pas été facile à mettre en place.

- D'autres équipes intéressées? - "Les grandes équipes, y compris la nôtre, étaient déjà bien avancées dans la conception d'un AC62, a-t-il dit. Mais il faut voir les choses d'une façon plus globale. Nous devions réduire les coûts tout en respectant la dimension architecturale, qui a toujours été l'un des plus gros challenges pour remporter la Coupe de l'America".
"Ces modifications vont réduire les coûts et ainsi permettre à d'autres équipes de rejoindre la Coupe de l'America", a pour sa part affirmé le Britannique Iain Percy, du défi suédois Artemis.
"Pour que la Coupe soit un succès, il faut qu'elle soit accessible aux meilleures équipes et non seulement aux plus riches", a renchéri le Français Franck Cammas (Team France). La Coupe de l'America "va renforcer son statut de véritable Coupe du monde de la voile en rassemblant davantage d'équipes et devient vraiment attractive pour les partenaires commerciaux avec lesquels nous discutons".
Reste qu'avec cette nouvelle jauge, les bureaux d'études vont sans doute devoir dégraisser et que des équipiers pressentis pour les AC62 (8 personnes de prévues) vont être obligés de trouver d'autres embarquements.
Six équipes avaient déjà confirmé leur participation à la prochaine Coupe de l'America: le tenant du titre Oracle Team USA de Larry Ellison, Artemis Racing (SWE), Ben Ainslie Racing (GBR), Emirates Team New Zealand (NZL), Luna Rossa Challenge (ITA) et Team France (FRA).
La diminution des coûts pourrait attirer d'autres défis et les organisateurs de la "Cup" font état "d'au moins une équipe asiatique" qui serait intéressée. A suivre...

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.