C’était un pari fou et ça restera l’Euro de tous les records, organisé en moins d’un an. Celui du nombre de spectateurs réunis dans une salle de basket en Europe restera gravé dans le marbre en ce 20 septembre 2015, avec un grand stade archi plein (27. 372 spectateurs) pour la finale Espagne-Lituanie. « On a marqué les esprits, tout le monde sait maintenant qu’il y a un endroit en France où le basket peut fonctionner à grande échelle », se réjouissait Jean-Pierre Siutat, le président de la FFBB encore tout ému, après la médaille de bronze des Bleus car « Tony Parker m’a remercié dans le vestiaire ». Les Bleus avaient déjà attiré 26.922 spectateurs pour leur demi-finale perdue face à l’Espagne (75-80). C’était magique, comme ça l’était encore hier, dans un grand stade bouillant, qui a porté les Français vers le bronze (24.092 personnes).
Mais il y avait aussi plus de deux
mille fans rassemblés à Lille, face à l’écran géant de la place de la
République hier après-midi. « Je n’en reviens pas, j’ai joué dans
beaucoup de salles aux États-Unis, j’ai joué aux Jeux de Londres,
c’était quand même une salle de seize mille places, et je n’ai rien vu
de pareil », confiait la toujours splendide Ilona Kortsine,
ex-internationale russe et membre du comité directeur de la Fédération
russe. Car cet Euro n’aura pas fédéré que les fans français.
Montpellier avait vu débarquer près de quatre mille
Finlandais et Villeneuve-d’Ascq aura accueilli près de trois mille
Lituaniens qui auront aussi bien contribué à animer les terrasses et les
parkings souterrains de Lille où on les trouvait dansants, joyeux, au
cul de leurs voitures, le coffre rempli de bières et de victuailles… On a
festoyé, et tout cela a apporté une note positive de plus pour les
commerces locaux.
Car, l’engouement populaire a levé aussi une belle manne financière. Pour un budget de dix-sept millions et demi d’euros, l’Euro rapportera dix-huit millions de recettes. Tout n’a pas été parfait,
bien sûr, et quelques bémols atténuent l’enthousiasme global, comme le
prix des places, souvent jugé abusif par une partie du public. « On n’est pas loin de la vérité quand même puisqu’on remplit , défend Jean-Pierre Siutat. J’ai voulu qu’on garde un certain standing, même quand l’équipe de France ne jouait pas. »
En revanche, il déplorait, comme tout le monde,
que la diffusion de la petite finale des Bleus ait été reléguée sur le
très confidentiel « Canal + décalé ». « On ne nous a pas consultés
sur les droits télé, qui étaient du ressort de la FIBA . Mais on aurait
souhaité un effort de la part du service public », soulignait-il.
Cela n’a pas empêché le roi d’Espagne, Rafael Nadal et la présidente
lituanienne, Dalia Grybauskaite, d’être là eux aussi pour la finale. Cet
Euro était vraiment « the place to be ».
(L'Equipe)
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