mercredi 2 septembre 2015

L'UCPF est (quasi) morte... vive "Première Ligue" !

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L’ACTE DE NAISSANCE sonne comme une promesse pour la L 1 ou une menace pour la L 2. « Première Ligue », en français dans le texte, n’est pas encore une société commerciale comme la « Premier League » anglaise, mais juste « un syndicat ayant vocation à représenter les clubs de ­Ligue 1 et à œuvrer aux réformes nécessaires pour assurer le succès du football professionnel français, dans une période économique très difficile et face à une concurrence européenne exacerbée ».
À la tête de cette nouvelle ­entité : Bernard Caïazzo, le président du conseil de surveillance de l’AS Saint-Étienne, entouré de quatre vice-présidents (le Lyonnais Jean-Michel Aulas, le Parisien Nasser al-Khelaïfi, le Bordelais Jean-Louis Triaud et l’Angevin Saïd Chabane). Au ­total, dix-neuf clubs sont partie prenante, seul Guingamp restant à l’écart. Pourtant, Bertrand Desplat, le président de l’EAG, était à Paris pour la réunion. Mais il a été éconduit après s’être interrogé sur le bien-fondé de ce nouveau syndicat. « Ce n'est jamais agréable d'être congédié après trente minutes de réunion, regrette-t-il. J'étais venu pour écouter, dans un esprit positif, et je le suis toujours, même si cela paraît compliqué. » On le sait, la L 1 a décidé de jouer perso après la remise en cause de la décision de la Ligue de passer à deux montées et deux descentes dès cette saison. « Rien ne bougeait, résume Caïazzo. On a donc pris le taureau par les ­cornes. » En soutien de son collègue stéphanois (une grande première !), Aulas enchaîne : « Maintenant, la majorité est clairement exprimée. » Selon lui, « Première Ligue » a vocation à devenir le syndicat représentatif des clubs au sein des instances à la place de l’UCPF, qui ne conserve qu’un club de L 1 (Guingamp donc), vingt de L 2 et les trois de National qui ont le statut pro.
« Celui qui va nous expliquer qu’une structure avec le PSG, l’OM, Bordeaux ou Lille est moins importante qu’une autre avec la L 2 va quand même avoir du mal à convaincre », explique Caïazzo. Qui ne veut pas non plus passer pour un va-t-en-guerre. « Nous continuerons notre contribution financière dans les mêmes termes de solidarité sur nos droits télévisés (19 % du total, soit 85 millions d’euros cette saison). »
Présent, hier, pour fournir un éclairage juridique aux clubs de L 1, Frédéric Thiriez, le président de la Ligue, est sur la même ligne : « En aucun cas il n’est question de remettre en cause la solidarité, ni avec le football amateur ni entre la L 1 et la L 2. Il s’agit simplement d’arriver à un système où les clubs de L 1, qui réalisent 97 % de la richesse du football français, puissent prendre leur destin en main. »
Cette présence de Thiriez auprès de la L 1 a outré les pensionnaires de L 2. À commencer par Claude Michy, le président de Clermont : « J'ai vraiment du mal à comprendre que le président de la Ligue, qui est censé avoir un minimum de réserve, cautionne une telle réunion et cette initiative de la L 1, même si on sait qu'il est en adéquation avec leurs orientations. C'est scandaleux ! Les présidents de L 1 et Frédéric Thiriez nous méprisent purement et simplement, mais ils méprisent aussi le président de la Fédération (Noël Le Graët) et le gouvernement qui font tout pour que les gens se parlent. Ils n'en tiennent même pas compte, donc ils marchent sur la gueule de tout le monde ! »
Guy Cotret (Auxerre), qui précise que les présidents de L 2 vont organiser une réunion téléphonique aujourd'hui pour évoquer ce nouvel épisode, est lui aussi furieux : « C'est une scission pour une scission. Le plus incroyable et inadmissible, c'est la présence de Thiriez qui a amené ses compétences juridiques d'avocat pour les aider, alors qu'en tant que président de la LFP il doit faire preuve d'impartialité. Tout ça est hallucinant ! »

(L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.