Jets de bouteille de bière, fumigènes lancés sur les joueurs, agressions
de supporters, représentation d’un footballeur pendu… Les incidents qui
se sont déroulés lors du match de football, dimanche dernier, entre
l’Olympique lyonnais et l’Olympique de Marseille, ont fait couler
beaucoup d’encre et ont conduit, hier soir, la commission de la Ligue de
football professionnel (LFP) à sanctionner l'OM d’un huis-clos partiel
au stade Vélodrome à titre conservatoire jusqu'au 15 octobre et à lancer
une instruction. Sous la pression de la classe politique – à commencer
par le ministre des Sports, Patrick Kanner, qui s’est dit « choqué et furieux » – ces mesures conservatoires ont été prises en attendant le verdict définitif.
Dans ce contexte, le Sénat a ressorti de ses cartons un rapport datant
de 2007 et faisant suite au décès d’un supporter du Paris Saint-Germain
en novembre 2006. Intitulé Peut-on avoir peur des supporters ?, il s’interrogeait sur les manifestations de violences parmi les supporters sportifs. « Cette
étude peut aujourd'hui être relue à la lumière des événements survenus
(...) dimanche 20 septembre 2015 lors du match opposant l'Olympique de
Marseille à l'Olympique lyonnais », estime le Sénat, à neuf mois de
l’Euro 2016 qui verra six matches, parmi lesquels une demi-finale, se
disputer au Vélodrome de Marseille.
Les propositions de ce rapport, réalisé par les anciens sénateurs
Bernard Murat et Pierre Martin dans le cadre de la commission des
Affaires culturelles, préconisaient ainsi une double approche. À la fois
préventive, lorsqu'ils demandaient d'encourager le dialogue avec les
associations de supporters, et répressive, lorsqu'ils recommandaient
d'écarter des enceintes sportives la « poignée de supporters violents qui nuisent à l'image du sport et à la fréquentation des stades ».
Ainsi, les rapporteurs avaient fait sept propositions pour ramener la
sécurité dans les stades : la mise en place de policiers référents dans
tous les clubs à risque, le renforcement du dialogue avec l’ensemble des
associations de supporters , la valorisation, notamment auprès des plus
jeunes, des bonnes pratiques de supporters, l’interdiction des grilles
dans les stades, la création d’un fichier européen commun des interdits
de stade, l’instauration de peines planchers d’interdictions judiciaires
de stade de trois ans et des interdictions administratives de stade
pouvant être portées à un an.
Ce « subtil panachage de prévention et de répression », c’est
ce que réclame toujours le sénateur de l'Isère Michel Savin, président
du groupe d'études sur les pratiques sportives, interrogé mercredi sur
le site du Sénat: « Il faut qu’on travaille sur deux volets : le
premier c’est la sanction, de vraies sanctions aussi bien en direction
des auteurs de ces actes qu’en direction de ceux qui sont en charge de
l’organisation de ces manifestations; notamment les clubs. Je ne crois
pas que les sanctions financières sont suffisantes. Pourquoi ne pas
passer à des sanctions lourdes en termes de suspension de terrain, en
termes de suppression de points au classement? L’autre volet, c’est la
prévention. Travailler en associant au sein des clubs, mais aussi
peut-être au niveau des fédérations d’élite, les supporters dans le
cadre de l’organisation des manifestations. »
(Maires info)
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