Le Suisse Gianni Infantino, propulsé lundi candidat à la présidence
de la Fifa, est un "homme de réseaux" dont la candidature court-circuite
celle de Michel Platini, qui l'avait pourtant choisi comme N.2 à l'UEFA
en 2009.
Juriste italo-suisse âgé de 45 ans, Infantino a vu le
jour à Brigue, dans le Haut-Valais, à moins de 10 km de Viège, village
natal... du président sortant de la Fifa, Joseph Blatter, à qui il
espère désormais succéder à la tête du football mondial.
L'UEFA a
décidé lundi de soutenir la candidature de son secrétaire général,
lâchant ainsi de facto son président, Platini, empêtré dans la polémique
sur le versement controversé de 1,8 million d'euros reçu de Blatter en
2011.
Pour un bon connaisseur des instances du football, Infantino a "l'oreille des clubs, notamment des plus grands".
"C'est
un homme de réseaux, qu'il a construits et entretient avec soin dans
tout ce qu'il fait", ajoute cette source, selon laquelle Infantino
connaît "très bien le fonctionnement du football".
Pour un
représentant d'un grand club européen qui souhaite conserver l'anonymat,
Infantino est "quelqu'un sur qui Michel Platini a pu s'appuyer pour
réformer et améliorer l'administration de l'UEFA". "C'est un homme
chaleureux, à l'écoute, réactif, qui peut être joint à tout moment",
ajoute-t-il.
"Lui et Giorgio Marchetti (directeur des compétitions
à l'UEFA) sont les deux personnes que Platini a promues en arrivant à
l'UEFA, deux personnes qui lui sont totalement dévouées et fidèles",
poursuit ce représentant d'un grand club européen. "En cela, on pourrait
penser que Infantino est un sous-marin de Platini."
Une thèse que
le camp Platini balaie d'un revers de main. "Michel Platini avait nommé
comme bras droit à l'UEFA un manager, il se trouve que ce manager fait
beaucoup de politique", a grincé un membre de l'entourage du Français
dans une réaction auprès de l'AFP.
- Polyglotte -
Très à l'aise en public et devant les médias, Infantino est
polyglotte, comme Blatter, et jongle avec aisance entre l'anglais, le
français, l'allemand, l'espagnol ou l'italien. Ce qui peut s'avérer très
utile pour présider l'instance suprême du football, où 209 fédérations
se côtoient (contre 54 à l'UEFA).
Le secrétaire général au crâne
rasé est entré à l'UEFA en 2000, chargé de questions juridiques et
commerciales. Ce supporteur de l'Inter Milan a ensuite été nommé
directeur de la division Services juridiques en janvier 2004.
Selon
son CV communiqué par l'UEFA, il a pendant cette période "entretenu des
contacts étroits avec l'Union européenne, le Conseil de l'Europe et les
autorités gouvernementales".
L'Italo-Suisse a ensuite été nommé
secrétaire général adjoint puis secrétaire général en 2009, fonction
dans le cadre de laquelle il a contribué à la mise en place du fair-play
financier.
En juillet dernier, il a été désigné pour siéger à la
commission des réformes de la Fifa, au côté de 11 autres membres issus
des différentes confédérations. Cette instance, présidée par un autre
juriste suisse, l'avocat lausannois François Carrard, a été mise sur
pied pour tenter de restaurer la crédibilité de la Fifa, minée par le
scandale de corruption planétaire qui l'ébranle depuis fin mai.
Avant
l'UEFA, M. Infantino a travaillé comme secrétaire général du Centre
international d'étude du sport (CIES) à l'Université de Neuchâtel, après
avoir été conseiller pour diverses instances du football, dont les
ligues espagnole, italienne et suisse.
(AFP)
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