mardi 27 octobre 2015

Infantino, l'ex-fidèle de Platini qui court-circuite sa candidature

Le Suisse Gianni Infantino, propulsé lundi candidat à la présidence de la Fifa, est un "homme de réseaux" dont la candidature court-circuite celle de Michel Platini, qui l'avait pourtant choisi comme N.2 à l'UEFA en 2009.

Juriste italo-suisse âgé de 45 ans, Infantino a vu le jour à Brigue, dans le Haut-Valais, à moins de 10 km de Viège, village natal... du président sortant de la Fifa, Joseph Blatter, à qui il espère désormais succéder à la tête du football mondial.
L'UEFA a décidé lundi de soutenir la candidature de son secrétaire général, lâchant ainsi de facto son président, Platini, empêtré dans la polémique sur le versement controversé de 1,8 million d'euros reçu de Blatter en 2011.
Pour un bon connaisseur des instances du football, Infantino a "l'oreille des clubs, notamment des plus grands".
"C'est un homme de réseaux, qu'il a construits et entretient avec soin dans tout ce qu'il fait", ajoute cette source, selon laquelle Infantino connaît "très bien le fonctionnement du football".
Pour un représentant d'un grand club européen qui souhaite conserver l'anonymat, Infantino est "quelqu'un sur qui Michel Platini a pu s'appuyer pour réformer et améliorer l'administration de l'UEFA". "C'est un homme chaleureux, à l'écoute, réactif, qui peut être joint à tout moment", ajoute-t-il.
"Lui et Giorgio Marchetti (directeur des compétitions à l'UEFA) sont les deux personnes que Platini a promues en arrivant à l'UEFA, deux personnes qui lui sont totalement dévouées et fidèles", poursuit ce représentant d'un grand club européen. "En cela, on pourrait penser que Infantino est un sous-marin de Platini."
Une thèse que le camp Platini balaie d'un revers de main. "Michel Platini avait nommé comme bras droit à l'UEFA un manager, il se trouve que ce manager fait beaucoup de politique", a grincé un membre de l'entourage du Français dans une réaction auprès de l'AFP.

- Polyglotte - Très à l'aise en public et devant les médias, Infantino est polyglotte, comme Blatter, et jongle avec aisance entre l'anglais, le français, l'allemand, l'espagnol ou l'italien. Ce qui peut s'avérer très utile pour présider l'instance suprême du football, où 209 fédérations se côtoient (contre 54 à l'UEFA).
Le secrétaire général au crâne rasé est entré à l'UEFA en 2000, chargé de questions juridiques et commerciales. Ce supporteur de l'Inter Milan a ensuite été nommé directeur de la division Services juridiques en janvier 2004.
Selon son CV communiqué par l'UEFA, il a pendant cette période "entretenu des contacts étroits avec l'Union européenne, le Conseil de l'Europe et les autorités gouvernementales".
L'Italo-Suisse a ensuite été nommé secrétaire général adjoint puis secrétaire général en 2009, fonction dans le cadre de laquelle il a contribué à la mise en place du fair-play financier.
En juillet dernier, il a été désigné pour siéger à la commission des réformes de la Fifa, au côté de 11 autres membres issus des différentes confédérations. Cette instance, présidée par un autre juriste suisse, l'avocat lausannois François Carrard, a été mise sur pied pour tenter de restaurer la crédibilité de la Fifa, minée par le scandale de corruption planétaire qui l'ébranle depuis fin mai.
Avant l'UEFA, M. Infantino a travaillé comme secrétaire général du Centre international d'étude du sport (CIES) à l'Université de Neuchâtel, après avoir été conseiller pour diverses instances du football, dont les ligues espagnole, italienne et suisse.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.