vendredi 19 février 2016

Moselle Open : menaces sur le tournoi

Si l'édition 2016 aura bien lieu du 18 au 25 septembre, le flou le plus total persiste pour la suite. L'homme fort du Moselle Open ne ferme la porte à rien : devenir un tournoi itinérant, voire même vendre la date.

Hettange-Grande, la ville la plus peuplée du canton de Cattenom avec ses 7 500 habitants et des brouettes. C’est là, impasse Serge Gainsbourg, qu’Yvon Gérard potasse au quotidien ses dossiers. En ce dernier vendredi de janvier, entre deux sets de la demi-finale de l’Open d’Australie entre l'Ecossais Andy Murray et le Canadien Milos Raonic, le manager général du Moselle Open nous accueille. Décontracté, suivi comme son ombre par son fidèle bouledogue anglais “Tahoe”, il a besoin de se livrer, de partager son ressenti sur « son bébé » qui, à bientôt 14 ans, arrive au tournant charnière de l’adolescence.
Il ne veut ni jouer son Calimero ni le rabat-joie qui tape (encore) du poing sur la table pour grappiller une rallonge supplémentaire par ci, par là. Yvon Gérard est simplement un battant, un vrai, qui s’est forgé le caractère. Mentalement, c’est un costaud plus habitué à sauter dans les trains qu’à les regarder passer. Pour lui, un destin ne se subit pas, il se construit. Alors si la carapace se fendille aujourd’hui, c’est parce qu’il « fatigue » à mettre autant « d’énergie » et « d’investissement » à... déplacer des montagnes. « Je tire les cordons de la bourse depuis des années. On n'est pas là pour gagner de l'argent et je n'ai jamais perçu un euro du Moselle Open. C'est justement l'inverse. J'ai encore dernièrement racheté des parts à des actionnaires et j'en suis maintenant le principal. On ne peut pas continuer comme ça. Même si nous sommes pour la deuxième année de suite quasiment à l'équilibre, avec – 5 000 € sur le compte de résultats, nous avons toujours un déficit structurel qui se reporte. 22% du budget (3M€) provient de partenariats publics contre 78% pour le privé (droit TV, village VIP, annonceurs, billetterie). Aucun événement français ne peut fonctionner et durer sur ce modèle. On doit arriver à 35-40% d'un côté et 60-65% de l'autre. C'est ça le cœur du problème », insiste-t-il entre deux gorgées de thé.

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.