mardi 27 juin 2017

Les clubs de handball face à une crise de croissance

Le handball français est-il en passe de vivre une crise de croissance ? C'est ce que suggère une enquête intitulée "Construisons ensemble le club de demain" et réalisée par la Fédération française de handball (FFHB), l'Observatoire du sport français de l'Université de Poitiers et la faculté des sciences du sport de Poitiers.
A travers les réponses à un questionnaire de 500 clubs issus de 96 départements se dessine le portrait d'une discipline qui se porte bien mais pourrait rencontrer dans un futur proche des problèmes liés à la croissance soutenue de ses effectifs.
Depuis dix ans, surfant sur les succès olympiques et mondiaux de l'équipe de France masculine, la FFHB a enregistré une hausse de ses effectifs de 52%. Avec 549.295 licenciés au sein des 2.373 clubs affiliés à la fédération, le handball pointe au sixième rang national, tous sports confondus.

Capacité d'accueil maximum atteinte

Si 79,8% des clubs estiment leur situation générale satisfaisante ou très satisfaisante pour la saison 2016/17, l'avenir pourrait ne pas être aussi rose. En effet, alors que le potentiel de nouveaux licenciés est estimé par l'étude à 51.414, de nombreux clubs font état d'une saturation de leur capacité d'accueil. 29,4% estiment avoir atteint le maximum de leur capacité d'accueil de nouveaux licenciés, tandis que 26,6% pensent se trouver à 90% de cette capacité. Les régions les plus touchées par cette saturation sont Provence-Alpes-Côte d'Azur (50% des clubs à 100% de leur capacité d'accueil) et l'Ile-de-France (42,5%).
Trois raisons principales expliquent ce sentiment de saturation : la disponibilité des équipements, la possibilité de développer l'encadrement et, bien entendu, la situation financière des clubs.
Ainsi 29,6% des clubs citent les ressources humaines bénévoles comme premier sujet d'inquiétude pour l'avenir et 55,2% estiment avoir un nombre d'éducateurs sportifs insatisfaisant ou peu satisfaisant.
Pour 22,6% des clubs, la situation financière est la préoccupation numéro un. Parmi les clubs en difficultés financières, 46,2% estiment que ces difficultés proviennent des baisses de subventions publiques, loin devant la baisse des partenariats avec les entreprises (20,4%).

Des équipements de qualité mais saturés

Les moyens matériels, et en particulier les locaux, sont pour 18,6% des clubs le premier sujet d'inquiétude. Surtout, le manque d'équipements est pour 54% des clubs la principale limite à leur développement. Le manque de créneaux horaires disponibles est pointé du doigt : 58,4% des clubs n'ont bénéficié d'aucun nouveau créneau horaire en 2016/17.
D'une manière générale, une très courte majorité des clubs (50,6%) se disent satisfaits ou très satisfaits de la répartition des créneaux horaires dans les gymnases. Là encore, on observe de fortes disparités régionales : avec des taux de saturation des équipements allant de 80 à 90%, les clubs des Pays de la Loire, des Hauts-de-France, de Rhône-Alpes-Auvergne, de Provence-Alpes-Côte d'Azur et d'Ile-de-France sont les plus mal lotis.
Il est à noter que la principale menace concurrentielle ressentie par les clubs de handball est la présence d'autres sports utilisant la même infrastructure (42,2% des réponses), loin devant les autres pratiques sportives du territoire (30,4%). En termes de qualité des infrastructures, en revanche, la situation est jugée satisfaisante ou très satisfaisante par 66% des clubs.

La commune, partenaire numéro un des clubs

Enfin, l'étude s'intéresse aux relations entre les clubs de handball et leurs partenaires. Les collectivités territoriales font ici l'objet de questions particulières. Parmi les quatre niveaux de collectivités cités, la région est celui avec lequel les relations sont à la fois les moins satisfaisantes (41,4% de réponses négatives) et les moins significatives (31,2% des clubs jugeant cette relation "sans objet"). Il est intéressant de noter que quand des relations existent entre le club et un EPCI (21,2% jugeant cette relation "sans objet"), celles-ci sont satisfaisantes ou très satisfaisantes dans 41% des cas, contre 37,8% d'insatisfaction, soit des chiffres sensiblement identiques à ceux concernant les relations entre clubs et départements. Sans surprise, c'est avec les communes que les relations sont les plus étroites (seuls 0,6% des clubs estimant cette relation "sans objet") et les plus fructueuses : 53,8% des clubs les jugent satisfaisantes et 27% les estiment très satisfaisantes.

(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.