1,7 milliard d'euros de pertes, c'est le nouveau record établi par les
679 clubs de football de première division des 53 associations membres
de l'UEFA (Union européenne de football association). Dans son "Rapport
de benchmarking sur la procédure d'octroi de licence aux clubs dans le
football européen", publié le 5 février, l'UEFA précise que ces pertes
n'étaient que de 0,6 milliard en 2007. Malgré un chiffre d'affaires
global de 13,2 milliards d'euros en 2011 (+24% depuis 2007), 63% des
clubs déclarent des pertes d'exploitation et 55% des pertes nettes. En
cause : une hausse des salaires de +5% sur un an et +38% depuis 2007.
"C'est cette augmentation incessante qui constitue la toile de fond des
pertes totales déclarées par les clubs européens", écrit l'UEFA.
Parmi les autres facteurs, l'organisation pointe un phénomène
préoccupant : la faible part des recettes consacrée aux investissements à
long terme. La valeur des infrastructures (stades, terrains
d'entraînement, etc.) des 237 clubs disputant les compétitions de l'UEFA
cette saison ne représente que 4,8 milliards d'euros, dont un tiers
(1,6 milliard) est le fait de seulement sept clubs anglais. Un chiffre à
comparer aux 6,9 milliards d'euros consacrés aux transferts des joueurs
sur la même période. Ce qui illustre à l'échelle européenne une
critique récurrente faite en France par l'actuelle ministre des Sports
et son prédécesseur (lire nos articles des 26 janvier et 27 novembre
2012 ci-contre) : la manne des droits de diffusion, qui constituent la
principale source de revenus des clubs, n'est pas réinvestie dans les
infrastructures mais dépensée dans l'achat de joueurs.
Par ailleurs, 53% des stades et 50% des installations d'entraînement de
ces clubs appartiennent à des municipalités, des autorités régionales ou
à l'Etat, et seuls 55 des clubs (18%) sont pleinement propriétaires de
leur stade. La propriété des installations d'entraînement est légèrement
supérieure : 33% des clubs se déclarant propriétaires. Cette faible
proportion d'actifs affaiblit le bilan de nombreux clubs. Or, pour
l'UEFA, "des bilans faibles associés a des pertes et/ou des flux de
trésorerie négatifs réguliers peuvent être extrêmement dangereux".
D'ailleurs, pour un club sur sept, la poursuite de l'exploitation au
delà de douze mois est jugée douteuse.
(Source : Localtis)
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