Le président du syndicat des clubs professionnels de football (UCPF), Jean-Pierre
Louvel, a justifié jeudi le report sine die de la grève des clubs de
Ligue 1 et 2 par la "confiance" accordée "à la médiation" sur la future
taxe à 75% sur les hauts revenus.
Pourquoi avoir décidé de repousser sine die la journée blanche prévue fin novembre, plutôt que de choisir une date butoir ?
"On n'est pas là pour faire un ultimatum au gouvernement, mais pour dialoguer."
Redoutiez-vous de faire grève, ce qui aurait été impopulaire ?
"Non, ni moi ni un certain nombre de présidents.
Cette journée blanche, si malheureusement elle devait avoir lieu,
démontrerait que le football est à l'agonie. Mais je peux assurer
qu'elle serait beaucoup mieux reçue que ce qu'on imagine aujourd'hui. Un
supporteur qui va échanger avec le joueur (au lieu d'aller à un match,
ndlr), ou, comme dans certains clubs, qui va faire un petit tournoi avec
des joueurs, il va s'en souvenir."
Mais peu à peu, un certain nombre de clubs se sont prononcés contre cette journée blanche...
"Quel est le chef d'entreprise qui a envie de mettre son entreprise en
grève? Tout ça nous le comprenons et le partageons avec eux. Je
rappellerai juste qu'à l'assemblée générale (de l'UCPF, le 24 octobre)
il y avait 43 clubs présents (20 en L1, 20 en L2, 3 de National à statut
pro) et les 43 à l'unanimité ont voté. Qu'après dans l'appréciation, au
contact du terrain, il y ait des craintes, on peut le comprendre."
Quelle raison vous a poussé à ajourner votre menace de grève ?
"Nous avons constaté qu'un dialogue positif s'était engagé mercredi
soir avec le médiateur désigné par l'Etat, M. Jean Glavany. Nous avons
décidé de faire confiance à cette médiation et à ce dialogue. Pour ce
faire, nous avons décidé de repousser la journée blanche à une date
ultérieure et de revenir à la table des discussions autour de la
commission du football durable, sous réserve qu'elles concernent les
autres sujets, et pas les sujets dont on a à parler sur la fiscalité,
qui font l'objet de discussions séparées avec le médiateur. Nous
comptons sur ce dialogue, nous sommes déterminés à aboutir."
Quels types de propositions allez-vous faire ?
"Dans
un premier temps, nous avions demandé la non-rétroactivité sur nos
contrats. C'était un élément très important. Nous voyons bien que nous
n'aboutirons pas sur ce point-là. Nous continuons toutefois à demander
un certain nombre d'aménagements techniques très importants pour que les
clubs puissent assumer à la fois la charge et le paiement, ceci pour
cette saison et pour les suivantes. Il y a aussi une nécessité
d'aménagements sur des points bien précis indispensables à la
compétitivité du football. Nous avons souhaité que ces points soient
ressortis de la commission du football durable pour être traités de
façon particulière."
Quels types d'aménagements demandez-vous ?
"Il y a des points techniques qui sont particuliers à des
entreprises dont le budget court du 1er juillet au 30 juin, et non pas
sur l'année civile, et qui concernent le calcul de la masse salariale,
des salaires et celui du chiffre d'affaires. Ça pose une difficulté.
Trouver comment on aménage cette difficulté est le type de question qui a
été posé lors de la médiation. Mais ce n'est pas en une séance que les
problèmes peuvent être résolus. Le calendrier va s'étaler durant les
deux, trois mois qui viennent".
(AFP)
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