D'Oslo la chouchou à Pékin la surprise, six villes se sont lancées
dans la course pour les Jeux d'hiver de 2022, offrant l'embarras du
choix au CIO malgré le rejet des rêves de grandeur olympique dans les
pays alpins.
Le Comité international olympique (CIO) avait donné
jusqu'à jeudi minuit aux comités nationaux pour faire part des désirs de
briguer l'organisation de ces JO des neiges.
Six villes,
publiquement, ont fait connaître leurs intentions: deux Scandinaves,
Oslo et Stockholm; deux dans les Carpates, Cracovie comme affiche d'un
duo Pologne-Slovaquie et Lviv, en Ukraine; une en Asie centrale, Almaty,
ex-capitale du Kazakhstan; et enfin Pékin à l'autre bout du continent.
Cet
afflux de prétendantes est a priori une bonne nouvelle pour le CIO. Si
le nombre de pays capables d'offrir une piste de descente digne de ce
nom est déjà limité, l'offre était bien maigre pour les Jeux d'hiver de
2018, entre Pyeongchang en Corée du Sud - la gagnante -, Munich en
Allemagne et Annecy en France, d'autant que la candidature française
tenait plus de la figuration.
Mais parmi ces postulantes ne figure
aucune région de l'arc alpin. Dans trois pays, la Suisse, l'Allemagne
et l'Autriche, les populations locales ont en effet dit "nein" aux
ambitions olympiques.
Munich, dont le nouveau président du CIO
Thomas Bach avait lui-même porté le dossier pour 2018, s'était remise
sur les rangs pour 2022. Mais les habitants de la région ont enterré
l'initiative brutalement lors d'un referendum dimanche.
Le coup a
été si net que le maire de la capitale bavaroise Christian Ude a estimé
qu'il ne valait "pas seulement pour 2022, mais bien au-delà".
Début
mars, les habitants du canton suisse des Grisons avaient de même stoppé
nette la promotion de St-Moritz, la très chic station de sports
d'hiver. Elle suscitait pourtant l'intérêt, elle qui avait déjà
accueilli les Jeux de 1928 et 1948. Mais c'était un autre siècle...
Désormais, les craintes d'une facture démesurée et de montagnes
truffées de constructions en béton refroidissent les contribuables.
Et
ce ne sont pas les Jeux de Sotchi, ville des bords de la mer Noire
transformée à coup de bulldozers en station de sports d'hiver pour
satisfaire les rêves du président russe Vladimir Poutine, qui pourront
les apaiser.
Avec un coût estimé à 36 milliards d'euros, ils passent déjà pour les Jeux les plus chers de l'histoire, été et hiver confondus.
Oslo
entend, elle, démontrer qu'il est encore possible de faire les choses
en grand avec un budget relativement modeste, ce qui a permis d'obtenir
le soutien de ses habitants à 55% lors d'une consultation menée en
septembre.
"La Norvège peut encore susciter l'enthousiasme et
l'admiration, comme nous l'avons fait à Lillehammer en 1994", a souligné
dans la presse Gerhard Heiberg, membre du CIO, invitant son pays à
"sauver" les Jeux d'hiver de la dérive vers le gigantisme.
Dans
l'imaginaire olympique, Lillehammer reste de fait comme l'organisatrice
des plus beaux Jeux d'hiver, un souvenir mémorable qui donne à la
capitale norvégienne une longueur d'avance sur les autres.
Des six
villes, Oslo est la seule à avoir déjà accueilli les JO d'hiver, en
1952. Pékin, qui s'est associée à Zhangjiakou, entend être la première
ville à avoir le double sceau olympique d'été (2008) et d'hiver. Tout
comme Stockholm, qui avait organisé les Jeux de 1912.
Après un premier examen technique des candidates, le comité exécutif du CIO réduira la liste une première fois en juillet 2014.
Les
finalistes auront ensuite un an pour affiner leur dossier dans les
détails afin de convaincre les membres du CIO de leur accorder les
grands honneurs olympiques, le 31 juillet 2015 à Kuala Lumpur.
(AFP)
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