mardi 4 février 2014

Le projet d'une division européenne de la NBA marque le pas

C’EST DEVENU l’Arlésienne. Chaque année, lors de ses visites sur le Vieux Continent, la NBA évoque l’hypothèse de créer une Division européenne, qui intégrerait pleinement son Championnat. Le 16 janvier encore, lors du désormais annuel match de saison régulière exporté à Londres, Atlanta-Brooklyn, Adam Silver, le successeur de David Stern, chantait le même couplet : «Nous allons continuer à en étudier la possibilité. Jouer des matches de saison régulière nous permet déjà de mesurer la réponse du public et la possibilité d’aller plus loin.»

Le même discours que l’année passée– et la précédente, et celle d’avant…–, qui trahit la stagnation d’un dossier complexe. Transformer la NBA en une compétition réellement mondiale a de quoi faire rêver, tant les basketteurs de tous les pays que les spécialistes marketing de la Ligue US, qui ont toujours attribué à leur champion l’appellation de «champion du monde».
Mais les prérequis d’une telle opération sont nombreux, et certains restent, à cette heure, durs à mettre en place. La pierre angulaire a toujours été la création de salles ultramodernes. Londres (O2 Arena) et Berlin (O2 World) se sont équipées. Manquent encore à l’appel au moins trois ou quatre autres métropoles – Paris, Moscou, Barcelone, Madrid, Rome ? La crise économique a gelé certains projets. L’Euroligue constitue un obstacle dans la création d’une compétition qui marcherait sur ses plates-bandes. Et le modèle économique qui rendrait viable l’existence de ces « franchises » n’a pas été trouvé, le public européen dépensant, culturellement, beaucoup moins d’argent au stade que la famille américaine moyenne. « Il faudrait déjà des avions un peu plus rapides», lançait dans une boutade David Stern, l’homme derrière le processus de globalisation de la NBA depuis trente ans. « L’Europe est le poumon du développement international de la NBA, relativise Benjamin Morel, le président français de NBA Europe, dont les bureaux sont localisés à Londres. Y créer une Division européenne reste une priorité. C’est juste une question de timing, de rapidité de construction des infrastructures et de développement d’un modèle économique viable.» Mais la naissance d’une division extérieure aux Etats-Unis reste, aujourd’hui, surmontée d’un grand point d’interrogation.

(L'Equipe)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.