L'homme d'affaires Christian
Perdrier, désigné mercredi comme le nouveau président directeur général de
Nîmes, club de Ligue 2 au centre d'une affaire de corruption présumée, a assuré
que son club "ne descendrait pas" et visait le maintien.
"On n'est pas prêt pour la L1. On a une bonne équipe. Il faut déjà se
maintenir. Et à ceux qui doute du maintien, je les rassure: +on ne descendra
pas+", a expliqué M. Perdrier au cours d'une conférence de presse. Il a
conforté l'entraîneur José Pasqualetti, "un grand coach, quelqu'un de
confiance".
La nomination de M. Perdrier en remplacement de Jean-Marc Conrad,
démissionnaire et mis en examen pour "corruption" dans ce dossier, est
intervenue à l'issue d'un conseil d'administration de près de deux heures à
Montpellier.
Interrogé sur les conséquences de l'affaire pour le club, le nouveau
patron-salarié a reconnu s'attendre à des sanctions de la part de la Ligue de
football professionnel (LFP) mais "pas avant le mois de juin", le temps "de
l'enquête de la commission de discipline".
"La pression sera redescendue d'ici-là. Je ne crois pas sincèrement qu'à la
Ligue, il y ait quelqu'un qui dise +je vais me payer le Nîmes olympique+",
a-t-il estimé, refusant de répondre aux questions sur l'enquête.
"Je ne répondrai à aucune question sur l'enquête. D'abord parce que je ne
sais rien et je ne veux rien savoir. Et aussi parce que M. Conrad est un homme
de valeur qui garde toute mon amitié", a-t-il fait valoir.
Interrogé sur l'actionnariat, actuellement dirigé par M. Rani Assaf (48%
des parts), haut dirigeant du groupe Iliad (maison-mère de Free), M. Perdrier a
rappelé que son patron était le CA et souligné qu'il avait "passé l'âge d'être
piloté" (par M. Conrad, NDLR).
"On ne sait pas si les actionnaires restent ou d'autres rentrent", a-t-il
toutefois remarqué, précisant que lui est "au service du club jusqu'à ce que
mort s'ensuive". "Quand je n'apporterai plus rien, quelqu'un d'autre prendra ma
place", a-t-il ajouté.
Enfin, le nouveau président a annoncé vouloir faire un geste pour le public
nîmois, présent même "quand ça va mal", avec la gratuité du prochain match
vendredi contre le Havre.
"Véritable passionné de football", M. Perdrier, élu à l'unanimité du CA du
club, "dispose d'une riche expérience de plus de 35 ans dans des domaines
variés tels que l'hôtellerie, la restauration, les loisirs et les spectacles",
a salué le club dans un communiqué. Il a notamment travaillé au sein du groupe
Accor, 12 ans à Disneyland Resort Paris et sur le projet Dubaïland.
Outre M. Conrad, cinq personnes, dont un autre actionnaire du club, Serge
Kasparian, ont été mises en examen pour corruption dans cette affaire.
Parmi elles figurent Jean-François Fortin, président du Stade Malherbe de
Caen (L1), l'homme d'affaires Michel Moulin, le président du club amateur de
l'AS Ararat à Issy-les-Moulineaux, Franck Toutoundjian, et Kaddour Mokeddel,
responsable de la sécurité du club de Caen.
Les six hommes sont poursuivis pour corruption active ou passive "dans le
cadre de manifestations sportives pouvant donner lieu à des paris sportifs". Un
contrôle judiciaire leur a été imposé, ce qui leur interdit d'entrer en contact
les uns avec les autres.
Serge Kasparian, qui apparaît comme un acteur central du dossier, était
déjà détenu dans le cadre d'une autre affaire, dite du cercle de jeux Cadet,
qu'il dirige.
(AFP)
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