Trois mois après avoir été annoncée, la
reprise du Havre Athletic Club (HAC/L2) par le très controversé Christophe
Maillol n'a jamais semblé aussi loin d'aboutir, à 20 jours d'une audition
décisive devant le gendarme financier du foot français.
D'échéances ratées pour l'arrivée des fonds, en happening farfelu, avec une
réception de star fin octobre pour Adriano, qui serait certainement un renfort
"de poids" mais pas nécessairement sportif pour le HAC, ils ne sont plus très
nombreux ceux qui croient encore que le doyen des clubs français va
prochainement changer de main.
Au sein même du directoire du club, des dissensions sont apparues, avec la
démission d'Alain Morvan, un chef d'entreprise qui a dénoncé, il y a quelques
semaines le "flou" persistant autour du projet.
Jusqu'ici le président du club, Jean-Pierre Louvel, a fait le dos rond face
aux critiques de ceux qui se désolent de le voir s'acoquiner avec un homme dont
le CV se résume surtout à trois tentatives de reprises de clubs avortées -
Nantes, Grenoble et Nîmes - à chaque fois avec un scénario qui rappelle de plus
en plus la situation au Havre. Soit une longue et vaine attente de fonds qui
jamais n'arrivèrent.
Mais s'il a toujours refusé de donner une date butoir, les instances du
football français s'en sont chargées, puisque le club normand devra passer le
16 décembre prochain devant la DNCG.
Par entêtement ou par une confiance difficile à comprendre vue de
l'extérieur, le président du HAC assure encore croire au projet et en celui qui
le porte.
"Je pense qu'on est très dur avec monsieur Maillol, d'une façon très
exagérée, mais ça c'est l'avenir qui le démontrera je l'espère", a-t-il confié.
"M. Maillol s'occupe des derniers documents pour que les choses soient bien
en règle parce qu'il faut que ces fonds soient validés de façon très précise
par les systèmes bancaires ou les organismes français", a expliqué le dirigeant.
Un processus méticuleux dans l'intérêt même du club, a-t-il insisté.
"Nous aussi nous souhaitons qu'il s'agisse de fonds consolidés, c'est à
dire qui soient bien présents chez nous, dans nos comptes, pas comme cela
l'avait été malheureusement pour le RC Lens", a-t-il glissé en référence aux
déboires du club nordiste, qui a frôlé la relégation administrative cet été en
raison de comptes déséquilibrés.
M. Louvel doit tout de même concéder que si le 16 décembre l'argent promis
par M. Maillol n'est pas arrivé, "on passera à autre chose".
"A ce moment là on présentera un autre projet, celui de la continuité par
rapport au budget remis en mai", a-t-il complété.
Une issue qui chagrinerait celui qui dirige depuis 14 ans le club de
Haute-Normandie, car elle l'obligerait une nouvelle fois à vendre des joueurs
pour trouver un à deux millions d'euros.
Actuel 9e avec 22 points après 15 journées, Le Havre est pourtant dans le
peloton de chasse qui peut espérer jouer la montée. Si son effectif n'est pas
chamboulé cet hiver.
"Quand vous privilégiez l'équilibre économique, vous mettez en difficulté
le sportif et quand vous privilégiez l'équilibre sportif, vous mettez en
difficulté l'économie. C'est ce qui a valu à certains clubs, de se retrouver en
National voire disparaître", a rappelé M. Louvel.
"C'est ce que je ne veux pas pour Le Havre et c'est pour ça qu'on travaille
d'arrache-pied pour éviter une issue à 2, 3, 4 ans, on ne sait pas, mais qui
est quasiment fatale pour les clubs qui ne trouvent pas de ressources autres",
a-t-il conclu.
(AFP)
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