vendredi 20 mars 2015

Brésil : un projet de loi pour renégocier les dettes du football

Un projet de loi pour renégocier les énormes dettes des clubs de football brésiliens envers l'Etat a été transmis jeudi par la présidente Dilma Rousseff au Parlement, avec l'espoir de rétablir enfin leur piètre situation financière.

Les dettes, qui avoisinent les 4 milliards de réais (1,2 milliard de dollars au cours actuel), pourraient être renégociées sur une période allant jusqu'à 20 ans, en l'échange d'une série de contreparties, a expliqué la présidente lors d'une cérémonie à Brasilia en présence de responsables politiques et de dirigeants de football.
"Nous allons travailler et transformer les clubs en de grandes entités lucratives, avec la capacité de professionnaliser des joueurs", a affirmé Dilma Rousseff.
"Nous allons combiner efficacité financière, capacité d'investissement et technologie sportive", a-t-elle dit, avant de lancer : "l'avenir de notre football dépend de l'approbation de ce projet de loi".
Les clubs de football au Brésil, grands exportateurs de joueurs, sont englués dans un océan de dettes, victimes de leur piètre gestion et de la mauvaise conjoncture économique que traverse le pays.
La présidente a rappelé que le Brésil est le pays ayant remporté le plus de Coupes du monde, cinq au total.
Mais désormais ce sport traverse une crise, "et pas seulement en raison des buts encaissés en demi-finale contre l'Allemagne en juillet (7-1 en Coupe du monde, ndlr), qui resteront à jamais gravés dans notre histoire, mais principalement à cause de la situation grave de nos clubs de football", a-t-elle assuré, citant la "législation anachronique", les "structures de gestion peu professionnalisées" et "l'absence de mécanismes de transparence et de responsabilisation, ce qui a entraîné un haut niveau d'endettement".
En l'échange de cette renégociation de dette, le gouvernement exigera des clubs la publication de leurs bilans comptables, audités par des entreprises indépendantes, le paiement à la date requise des contributions à la Sécurité sociale ainsi que d'autres contributions légales comme les droits à l'image.
Les clubs ne devront pas dépenser plus de 70% de leurs revenus bruts dans le football professionnel et maintenir un investissement minimum, mais permanent, dans les catégories les plus basses et dans le football féminin. Ils devront enfin adopter un plan pour réduire à zéro leurs déficits d'ici 2021.
Les équipes ne remplissant pas les conditions nécessaires seront pénalisées, a prévenu la présidente, y compris par une rétrogradation en division inférieure.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.