vendredi 20 mars 2015

Italie - Déclaré en faillite, Parme attend de connaître son sort

La faillite de Parme officialisée jeudi par le tribunal, le club de football attend le détail des décisions pour savoir s'il finira la saison, et s'il repartira en 2e division ou en championnat italien amateur.

Pas de miracle. "Les créditeurs ont demandé la faillite, le procureur de la République aussi", a expliqué à la presse un dirigeant du Parma FC, Osvaldo Riccobene, sur les marches du tribunal de Parme.
Symbole de la déconfiture totale du club, M. Riccobene représentait son président, Giampietro Manenti car ce dernier... est en prison, arrêté mercredi pour suspicions de fraude aux cartes bancaires et de blanchiment d'argent.
M. Manenti avait racheté le club en février pour un euro symbolique, et promettait depuis d'injecter de l'argent, ce qu'il n'a jamais fait.
Parme a connu trois présidents cette saison: celui de la banqueroute, Leonardo Ghirardi, puis l'éphémère propriétaire albanais Rezart Taçi, qui a vendu à Manenti.
"C'est ridicule, il n'y a pas de limite à la honte", a réagi le capitaine de l'équipe, Alessandro Lucarelli, à l'arrestation de M. Manenti.
Parme, dernier du classement en championnat d'Italie, a cumulé 218 millions et 446.754,61 euros de dettes brutes et ne paie plus ses joueurs ni ses employés depuis sept mois.
"L'état d'insolvabilité apparaît irréversible", a dit le juge Pietro Rogato.
La décision complète du tribunal pourrait tomber jeudi soir, ou vendredi, voire lundi. Deux administrateurs judiciaires ont été nommés, les comptables Angelo Anedda ed Alberto Guoiotto, et le club a encore une possibilité de terminer la saison.
La relégation étant inévitable, la justice et les instances sportives devront ensuite décider si le club repart en Serie B (2e div.) ou en Serie D (4e div.), recommençant à l'échelon amateur.
Les prochaines étapes "sont désormais imprévisibles, le juge n'a rien laissé filtrer, j'espère que nous aurons une réponse dans les plus brefs délais", a ajouté M. Riccobene.
Il a expliqué que la faillite était "acquise", et que les dirigeants allaient "rencontrer l'équipe", qui pourrait jouer son match de la 28e journée de Serie A contre le Torino.
"Selon moi, dimanche on joue, mais c'est une supposition personnelle", a dit M. Riccobene, car il "estime très probable l'administration provisoire" du club.
"Si la décision arrive avant le match, le club devrait avoir la possibilité de faire jouer ce match", a-t-il détaillé.
La Ligue italienne de football (Lega) avait annoncé le 6 mars que 5 millions d'euros avaient été débloqués pour les prêter à Parme afin de l'aider à terminer la saison et ne pas trop fausser le championnat.
Parme a déjà repoussé deux de ses matches de Serie A faute de moyens financiers pour les organiser ou pour se déplacer. La Lega a fixé les dates de ces matches le 8 avril contre l'Udinese et le 15 avril au Genoa.
Parme a depuis deux matches repris la compétition, mais reste dernier, avec 15 points de retard sur le maintien. Le club a également encaissé trois points de pénalité pour ses dettes fiscales et retards de salaires.
Le club aux trois coupes d'Europe, qui a compté Gianluigi Buffon, Lilian Thuram et Fabio Cannavaro dans ses rangs, étoffe donc son "palmarès" d'un deuxième crash en onze ans, après celui ayant suivi la faillite de la Parmalat en 2014.
Le sort de Parme guette peut-être d'autres clubs italiens: la Serie A a accumulé 1,715 milliard d'euros de dettes, selon l'enquête annuelle de la Gazzetta dello sport sur les finances du Calcio. Rien que sur l'exercice 2013-2014, les 20 clubs ont perdu 222 millions d'euros.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.