Anne Hidalgo souhaite avoir la haute main avec le mouvement sportif
sur la candidature de Paris aux jeux Olympiques de 2024, la
"collégialité permanente" expérimentée lors des précédentes candidatures
ayant pour elle montré ses limites, selon un courrier révélé lundi par
Le Parisien.
La maire de Paris a écrit le 11 mars à François
Hollande pour préciser les "conditions et les garanties qu'il importe de
réunir pour une candidature réussie de Paris à l'organisation des jeux
Olympiques".
Premier sujet, la gouvernance: "Je vous l'ai déjà
exprimé, je reste convaincue que nous ne pouvons pas reproduire le
fonctionnement en collégialité permanente tel que conçu dans les
précédentes candidatures de Paris. C'est la raison pour laquelle je
souhaite votre soutien pour élaborer une gouvernance simple mouvement
sportif-Ville de Paris, Paris entraînant les autres collectivités
regroupées dans un comité des territoires que j'aurais à coeur de
présider", écrit-elle dans cette missive de deux pages.
Dans le
viseur d'Anne Hidalgo, le mode de gouvernance expérimenté pour la
candidature aux JO de 2012, "avec sur un pied d'égalité l'Etat, la
Ville, la région, le mouvement sportif", a décrypté auprès de l'AFP un
porte-parole.
Au cours d'un petit-déjeuner avec la presse, la
maire de Paris a souligné que des "échéances démocratiques importantes"
(régionales et présidentielle) interviendraient avant la décision du
Comité international olympique, à l'été 2017.
Autre revendication
de la maire de Paris: la stabilisation des "dotations de l'Etat et (des)
dispositifs de péréquation", c'est-à-dire des dépenses de solidarité de
la Ville envers les autres collectivités, "respectivement au niveau de
2017 et 2016". "Cette responsabilité nouvelle d'une candidature de Paris
aux jeux de 2024 n'était pas inscrite dans mon programme municipal. Son
impact financier sur la collectivité ne doit pas menacer la mise en
oeuvre des réalisations de la mandature", écrit Anne Hidalgo.
La
maire demande en outre "de réorienter les dépenses parisiennes de
péréquation vers la métropole", et des prêts à taux zéro pour le
financement des infrastructures et des équipements. Pour porter la
candidature, elle propose la création "dès l'été 2015" d'un fonds à la
Caisse des dépôts et consignations, qui recevra des financements public
et privés.
Elle demande enfin le soutien du président de la République au projet de la Fédération française de tennis (FFT) et de la mairie
pour l'extension de Roland Garros. "Si le projet de la FFT n'obtient
pas d'ici avril les autorisations nécessaires, une réelle menace pèsera
sur le dossier de candidature de Paris", s'alarme-t-elle.
Le
projet de la FFT est contesté par des associations de défense de
l'environnement et du patrimoine, qui ont reçu une écoute bienveillante
du côté du ministère de l'Ecologie, mais Manuel Valls a tranché en
faveur du projet de la FFT il y a quelques semaines.
Anne Hidalgo
rencontrera jeudi les représentants du monde économique pour évoquer la
candidature de Paris aux JO, sur le site de Roland Garros, a-t-elle
précisé auprès de la presse. L'ancien ministre des sports Jean-François
Lamour (UMP) s'est étonné lundi soir dans une interview au parisien.fr
de la "tonalité très abrupte" du courrier d'Anne Hidalgo. La maire de
Paris n'aurait selon lui pas dû demander "à copiloter le dossier", le
mouvement sportif devant être seul aux manettes, et n'aurait pas dû non
plus "greffer à cette candidature des négociations financières avec
l'Etat".
(AFP)
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