mardi 17 mars 2015

JO-2024: Hidalgo pose ses conditions auprès de l'Elysée

Anne Hidalgo souhaite avoir la haute main avec le mouvement sportif sur la candidature de Paris aux jeux Olympiques de 2024, la "collégialité permanente" expérimentée lors des précédentes candidatures ayant pour elle montré ses limites, selon un courrier révélé lundi par Le Parisien.

La maire de Paris a écrit le 11 mars à François Hollande pour préciser les "conditions et les garanties qu'il importe de réunir pour une candidature réussie de Paris à l'organisation des jeux Olympiques".
Premier sujet, la gouvernance: "Je vous l'ai déjà exprimé, je reste convaincue que nous ne pouvons pas reproduire le fonctionnement en collégialité permanente tel que conçu dans les précédentes candidatures de Paris. C'est la raison pour laquelle je souhaite votre soutien pour élaborer une gouvernance simple mouvement sportif-Ville de Paris, Paris entraînant les autres collectivités regroupées dans un comité des territoires que j'aurais à coeur de présider", écrit-elle dans cette missive de deux pages.
Dans le viseur d'Anne Hidalgo, le mode de gouvernance expérimenté pour la candidature aux JO de 2012, "avec sur un pied d'égalité l'Etat, la Ville, la région, le mouvement sportif", a décrypté auprès de l'AFP un porte-parole.
Au cours d'un petit-déjeuner avec la presse, la maire de Paris a souligné que des "échéances démocratiques importantes" (régionales et présidentielle) interviendraient avant la décision du Comité international olympique, à l'été 2017.
Autre revendication de la maire de Paris: la stabilisation des "dotations de l'Etat et (des) dispositifs de péréquation", c'est-à-dire des dépenses de solidarité de la Ville envers les autres collectivités, "respectivement au niveau de 2017 et 2016". "Cette responsabilité nouvelle d'une candidature de Paris aux jeux de 2024 n'était pas inscrite dans mon programme municipal. Son impact financier sur la collectivité ne doit pas menacer la mise en oeuvre des réalisations de la mandature", écrit Anne Hidalgo.
La maire demande en outre "de réorienter les dépenses parisiennes de péréquation vers la métropole", et des prêts à taux zéro pour le financement des infrastructures et des équipements. Pour porter la candidature, elle propose la création "dès l'été 2015" d'un fonds à la Caisse des dépôts et consignations, qui recevra des financements public et privés.
Elle demande enfin le soutien du président de la République au projet de la Fédération française de tennis (FFT) et de la mairie pour l'extension de Roland Garros. "Si le projet de la FFT n'obtient pas d'ici avril les autorisations nécessaires, une réelle menace pèsera sur le dossier de candidature de Paris", s'alarme-t-elle.
Le projet de la FFT est contesté par des associations de défense de l'environnement et du patrimoine, qui ont reçu une écoute bienveillante du côté du ministère de l'Ecologie, mais Manuel Valls a tranché en faveur du projet de la FFT il y a quelques semaines.
Anne Hidalgo rencontrera jeudi les représentants du monde économique pour évoquer la candidature de Paris aux JO, sur le site de Roland Garros, a-t-elle précisé auprès de la presse. L'ancien ministre des sports Jean-François Lamour (UMP) s'est étonné lundi soir dans une interview au parisien.fr de la "tonalité très abrupte" du courrier d'Anne Hidalgo. La maire de Paris n'aurait selon lui pas dû demander "à copiloter le dossier", le mouvement sportif devant être seul aux manettes, et n'aurait pas dû non plus "greffer à cette candidature des négociations financières avec l'Etat".

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.