Troisième du National la saison dernière, Bourg-en-Bresse, l'invité
surprise de Ligue 2 et plus petit budget du championnat, avance à pas
feutrés dans le football professionnel, après avoir évité le syndrome
"Luzenac".
Il y a un an, la petite équipe de ce village de 500
habitants de l'Ariège, qui avait gagné son ticket pour la L2, avait
finalement été recalée par les instances fédérales, faute d'avoir rempli
ses obligations en matière financière et de stade.
"Dès décembre
dernier, lorsque nous avons constaté qu'il était possible d'accéder (à
la L2), nous avons anticipé avec les collectivités - ville, département
et communauté d'agglomération (15 communes de 71.000 habitants, NDLR)", souligne le président de Bourg-en-Bresse
Gilles Garnier, 55 ans, qui dirige une entreprise de terrassement.
"Notre
stade de Péronnas (3.500 places), trop exigu en termes d'accès et de
parking notamment, ou pour être réaménagé, a été rapidement éliminé,
avec regret, et le stade Verchère, destiné au rugby (11.000 places),
s'est vite avéré une évidence pour accueillir nos futurs matches",
explique-t-il.
Les collectivités ont accéléré les projets de
travaux prévus sous la mandature précédente pour cette enceinte, d'un
coût de deux millions d'euros environ. Seule l'installation de la
vidéo-surveillance n'était pas envisagée.
- 'Coupe toutes les semaines' -
En attendant que les aménagements indispensables soient terminés
(fin septembre-mi octobre), le Football Bourg-en-Bresse-Péronnas 01 -
nouvelle appellation du FC Bourg-Péronnas depuis la constitution, le 1er
juillet, d'une SAS au capital de 200.000 euros autour d'une quinzaine
d'actionnaires - disputera ses cinq premiers matches dans le stade de
Gueugnon (Saône-et-Loire, 15.000 places). A 1h45 de route et 130
kilomètres de Bourg-en-Bresse.
"Ce sera forcément un handicap, car
nous espérons surfer sur la dynamique de la saison dernière", reconnaît
l'entraîneur Hervé Della Maggiore, au club depuis 2007 et qui a pris
les rênes de l'équipe en CFA2 (5e div.) en 2008 après avoir dirigé la
réserve.
"Mais c'était un passage obligé pour que nous puissions
participer. On le prend comme une opportunité. Ce sera la Coupe de
France toutes les semaines", plaisante-t-il, alors que le club bressan
s'est distingué plusieurs fois dans cette épreuve depuis 1998.
"Nous
serons le petit poucet mais il va falloir conserver les valeurs qui ont
fait notre force la saison passée. C'est collectivement que nous
parviendrons à nous maintenir dans ce qui est un nouveau monde pour
nous", estime le technicien de 42 ans.
- Plus petit budget de L2 -
Ancien joueur de National à Lyon-La Duchère et Saint-Priest,
formé à Lyon, il est satisfait d'avoir pu conserver tous les joueurs
qu'il souhaitait garder "malgré les sollicitations parfois importantes
de clubs de L2 ou de l'étranger".
Della Maggiore dirigera un groupe de 24 joueurs dont 16 sous contrat pro. Sept à huit amateurs bénéficieront d'une convention.
Financièrement, le club, avec 5 millions d'euros, présente le plus petit budget prévisionnel de Ligue 2, selon Gilles Garnier.
"Avec
les droits TV, nous doublons ce que nous avions en National",
précise-t-il, évoquant une "très belle aventure à vivre avec les
exigences, logiques, du monde professionnel".
"Il faut répondre à
beaucoup de choses en peu de temps, accepter les paramètres de la cour
des grands, comme les relations avec les agents, un monde compliqué.
Mais il y a plus de satisfactions que de déceptions. C'est déjà une
première victoire d'avoir amené le club en L2", conclut le dirigeant.
(AFP)
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