vendredi 25 septembre 2015

La proximité, facteur déterminant de la pratique sportive chez les jeunes Franciliens

"Un jeune Francilien sur cinq ne s'adonne à aucune activité physique régulière, un sur trois ne fréquente pas de club sportif régulièrement." A partir de ce constat, l'IRDS (Institut régional de développement du sport d'Ile-de-France) a cherché, dans son dernier dossier publié le 25 septembre, à identifier les principaux freins à la pratique sportive. Où l'on se rend compte que les obstacles tiennent tant aux contraintes personnelles des enfants qu'aux coûts de la pratique et au manque d'infrastructures de proximité…

63% des jeunes Franciliens pratiquent en club

L'enquête révèle qu'en Ile-de-France, tout type de pratiques confondues, 80% des Franciliens âgés de 4 à 14 ans s'adonnent régulièrement à une activité sportive. Il s'agit du loisir le plus présent chez les enfants, comme le révélait l'IRDS dans le premier volet de son enquête (lire ci-contre notre article du 9 avril 2015). Dans le détail, 63% des 4-14 ans pratiquent une activité physique ou sportive au moins une fois par semaine dans le cadre d'une association ou d'un club sportif. Si les filles (60%) sont moins sportives que les garçons (66%), elles ont autant recours au club que les garçons. Le taux de pratique en club augmente fortement au cours des premières années de l'enfance pour atteindre un pic à l'âge de 8-9 ans (74%), puis il diminue de manière continue. Parallèlement, 43% des jeunes Franciliens exercent régulièrement des activités sportives de manière autonome. Une pratique plus fréquente chez les garçons que chez les filles (47% contre 39%). Cette pratique non encadrée reste stable (autour de 45%) chez les garçons entre 11 et 14 ans mais chute fortement chez les filles (-15 points). A l'inverse, 20% ne pratiquent pas d'activité régulière et 11% n'ont aucune activité sportive en dehors de l'école. Dans ce cas, les filles (15%) sont plus nombreuses que les garçons (9%).

Des freins subjectifs, d'autres plus objectifs

Les raisons invoquées pour ne pas pratiquer sont d'abord d'ordre organisationnel : les horaires ne conviennent pas (40%) ou il n'y a personne pour accompagner l'enfant (37%). L'IRDS note cependant que ces contraintes diminuent au fur et à mesure de l'avancée en âge et de la prise d'autonomie. Autre obstacle cité, plus personnel cette fois : l'enfant ne connaît personne avec qui pratiquer (37%). Le manque de temps constitue une raison d'éloignement de la pratique sportive pour 31% des enfants. Une insuffisance de temps qui croît avec l'âge. Les autres freins potentiels ne sont pas négligeables. Il s'agit d'abord du manque d'intérêt pour les activités sportives (32%), plus présent avec l'avancée en âge et auprès des filles. Mais encore du coût trop élevé de la pratique, cité dans 30% des cas, tout comme l'absence d'infrastructures à proximité (club ou équipement). Sur ce dernier critère, qui résulte en grande partie des politiques sportives mises en place par les collectivités, l'IRDS précise que le maillage de l'offre est un critère déterminant sur le choix de l'activité pour les plus jeunes, particulièrement en Grande Couronne, où seulement 31% des 11-14 ans se sont déjà rendus seuls sur leur lieu de pratique, contre 72% à Paris.

Equipements par habitants vs. densité des équipements

Or, à y regarder de plus près, on s'aperçoit que deux principales notions "arithmétiques" de l'aménagement sportif du territoire - le nombre d'équipements par habitants et la densité géographique de ces équipements - peuvent présenter de forts contrastes qui vont influer sur la pratique des enfants. Ainsi, on trouve à Paris 11 équipements sportifs pour 10.000 habitants mais 23 par km2. A l'inverse, en Seine-et-Marne, il y a 30 équipements sportifs pour 10.000 habitants mais un seul par km2. Ici, le critère "objectif" de la répartition géographique des équipements rejoint celui, plus "familial", du manque de personnes pour accompagner l'enfant.
L'enquête de l'IRDS nous apprend donc que, contrairement à ce qui se passe pour les adultes - chez qui l'absence de club disponible à proximité ne constitue un frein à la pratique que dans 3% des cas (lire ci-contre notre article du 7 avril 2015) -, une politique sportive favorisant les structures et équipements de proximité est primordiale pour toucher les jeunes. Et l'Institut de proposer une piste : "Améliorer le maillage de l'offre en proposant des animations sportives en lien avec les équipements scolaires." Un lien qui constitue aujourd'hui l'un des principaux points faibles de l'organisation du sport en France…
 
 
(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.