L'UEFA a entamé un "roadshow" mardi à Lyon pour promouvoir les
impacts économiques régionaux de l'Euro-2016 de football, dont les
retombées économiques en France sont estimées à 1,3 milliard d'euros,
avant Nice, Marseille, Lille et Bordeaux.
"Il reste des places",
assure l'instance européenne du ballon rond au sujet du rendez-vous
continental: pour voir des matchs mais aussi pour décrocher un des
appels d'offres lancés par les organisateurs de la compétition.
"Le
foot, c'est le grand sport de la mondialisation, celui qui génère le
plus de retombées", souligne Philippe Margraff, responsable des
"opérations de revenus" au sein de l'UEFA, dont la billetterie et
"l'hospitalité", principalement les prestations assurées dans les loges
des stades.
Ces deux postes doivent rapporter chacun 250 millions
d'euros durant l'Euro, organisé du 10 juin au 10 juillet. Selon M.
Margraff, les 51 matchs donneront lieu notamment à 200.000 repas, les
formules proposées aux VIP démarrant à 800 euros et pouvant grimper
jusqu'à 5.000 euros pour la finale. Environ 40.000 places ont déjà été
vendues.
Comment les entreprises de Rhône-Alpes, par exemple,
peuvent-elles profiter de cette manne ? En faisant partie des
fournisseurs. Pour l'heure, des appels d'offres ont été lancés pour la
construction d'infrastructures temporaires, l'approvisionnement en
électricité, l'éclairage, le nettoyage, l'accueil et la sécurité:
remportés à 80% par des entreprises françaises, selon les organisateurs.
- Un menu signé Robuchon -
Mais reste à régler la question culinaire. Un prestataire
autrichien, Do&Co, qui a racheté Hédiard en 2014, a été chargé
d'élaborer "le concept général et le niveau de service". Les menus
seront signés par Joël Robuchon, avec une volonté de mettre en avant
produits et savoir-faire régionaux.
"Il reste donc des places à
prendre" sur les cartes, souligne M. Margraff. Plus de 7.000 personnes
doivent aussi assurer le service.
"On va mobiliser les entreprises
locales en leur disant que l'Euro, ce n'est pas l'affaire des autres",
assure Emmanuel Imberton, président de la Chambre de commerce et
d'industrie de Lyon, qui fusionnera au 1er janvier avec celle de Roanne
et de Saint-Etienne, ville hôte de quatre matchs, Lyon en accueillant
six.
Soit dix matches en tout, à 150 millions de téléspectateurs
en moyenne dans le monde entier: "Une formidable occasion de mettre en
valeur le territoire", juge M. Imberton. Et environ 500.000 spectateurs,
dont une bonne partie d'étrangers qu'il faudra héberger et nourrir: au
niveau national, ils ont acheté 60% des premiers billets mis en vente.
- Super Victor, conçu près de Lyon -
Pour l'UEFA, l'organisation de l'Euro est donc "une chance" pour
les entreprises locales, à l'instar de ZeBrand, une agence de design
basée dans le Rhône retenue au terme d'un appel d'offres pour réaliser
la mascotte de la compétition, Super Victor.
Elle en veut aussi
pour preuve une étude commandée au Centre de Droit et de l'Economie du
Sport (CDES) à Limoges, qui avait déjà planché sur les retombées de la
Coupe du monde de rugby en 2007.
Cette étude évalue le "poids
économique global" de l'événement à 2,8 milliards d'euros -dont 775
millions spécifiquement investis dans les stades pour accueillir l'Euro-
et son "impact économique national" -cumul des apports financiers
étrangers uniquement- à 1,3 milliard, dont 788 millions dépensés par les
spectateurs.
Plus de 94.000 personnes sont ou seront employées pour l'organisation de la compétition, selon la même source.
A
Lyon, le CDES estime les retombées à 166 millions d'euros, contre 77
millions à Saint-Etienne, où le stade est plus petit et où la "fan-zone"
aménagée dans la ville devrait voir passer 300.000 personnes, contre le
double à Lyon.
En termes d'"héritage", l'étude prévoit une hausse
du nombre de licenciés dans les clubs et une baisse des coûts de santé
induite par cette meilleure pratique sportive. Ainsi qu'une pratique
accrue du bénévolat.
(AFP)
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