Le prochain président de l'Argentine sera issu du monde du sport: le
favori Daniel Scioli a été champion du monde comme pilote de off-shore
et le conservateur Mauricio Macri s'est fait connaître en présidant Boca
Juniors.
Daniel Scioli a collectionné les titres de champion du
monde à la fin des années 1980. Il perd le bras droit, déchiqueté par
l'hélice de son bateau, lors d'un accident en course.
A 58 ans, il
ne conçoit pas une semaine sans match de foot. Avec son club de futsal
de Villa La Nata, banlieue nord de Buenos Aires, il participe au
championnat professionnel de première division, malgré son handicap.
Il
joue sans sa prothèse de bras et a marqué plusieurs buts à l'équipe du
président bolivien Evo Moralès, de passage à Buenos Aires il y a trois
semaines. Son club joue avec des maillots orange, la couleur des
affiches de sa campagne électorale.
"Voici le type à qui tout le
monde disait ce qu'il devait faire, que beaucoup sous-estimé", dit au
sujet de Scioli un spot de campagne, ironisant sur les critiques de son
style conciliateur.
Il se présente comme un exemple du dépassement
de soi-même et ne manque pas d'humour. Après son accident, il a demandé
en mariage sa fiancée, Karina Rabolini, mannequin à cette époque et lui
a précisé que "par chance" l'hélice ne lui avait pas coupé "autre
chose".
Mauricio Macri, 56 ans, est le fils et héritier d'un riche
homme d'affaires Franco Macri, qui l'a encouragé à se lancer en
politique et dans le football.
Piètre joueur et amoureux de Boca Juniors, le club le plus populaire du pays, il en devenu le président.
A
la tête de Boca de 1995 à 2007, il a permis au club de conquérir 17
titres dont trois Copa Libertadores, une Copa Sudamericana et une Coupe
intercontinentale contre le Milan AC.
"Ce que j'ai fait à Boca,
remarque Mauricio Macri, m'a confirmé que j'avais les capacités et que
je pouvais diriger sans dépendre de mon père".
- Mascherano dans la campagne -
Pour conquérir la mairie de Buenos Aires, il a dû abandonner les commandes de Boca Juniors, mais
pas complètement. L'actuel président est un proche de Macri et la
rumeur dit que Macri n'est pas étranger au recrutement de Carlos Tevez,
arrivé en juillet en provenance de la Juventus de Turin.
Macri a
un temps promis -avant de faire machine arrière- de supprimer en cas de
victoire "Football pour tous", l'entité publique qui détient les droits
TV du football argentin, une initiative du gouvernement de gauche de la
présidente Cristina Kirchner qui permet aux Argentins de voir les
matches du championnat d'Argentine sur les chaînes gratuites. Un juteux
négoce perdu pour les groupes de médias.
Un ancien pilote de
Formule 1 et gouverneur de la province de Santa Fe, Carlos Reutemann, a
apporté son soutien à Macri, alors qu'il était jusque là dans la
coalition de Kirchner et Scioli.
Sergio Massa, député de 43 ans,
est entré en 2004 dans l'équipe dirigeante de Tigre, un club des
faubourgs chics de Buenos Aires, aujourd'hui en 1ère division mais qui
luttait à cette époque pour ne pas être relégué en 4e division. En 2012,
le modeste club était en finale de la Copa Sudamericana contre les
géants de Sao Paulo.
Menacés dans les couloirs du stade du Sao
Paulo FC, les joueurs de Tigre avaient refusé de disputer le match. "Je
ne peux pas accepter que des armes soient dirigées contre mes joueurs",
avait réagi Sergio Massa, maire de Tigre de 2007 à 2013, et brièvement
chef du gouvernement de Mme Kirchner.
Sergio Massa est décroché
dans les sondages, derrière Scioli et Macri, et se compare à Javier
Mascherano, international argentin du FC Barcelone. "Je suis comme
Mascherano, dit-il. je cours jusque sur le dernier ballon".
Mascherano
a surpris en s'affichant récemment avec Mauricio Macri, alors que
Sergio Massa se faisait prendre en photo avec Roman Riquelme, idole de
Boca Juniors, le club de Macri.
(AFP)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire