jeudi 22 octobre 2015

Le sport, tremplin des principaux présidentiables en Argentine

Le prochain président de l'Argentine sera issu du monde du sport: le favori Daniel Scioli a été champion du monde comme pilote de off-shore et le conservateur Mauricio Macri s'est fait connaître en présidant Boca Juniors.

Daniel Scioli a collectionné les titres de champion du monde à la fin des années 1980. Il perd le bras droit, déchiqueté par l'hélice de son bateau, lors d'un accident en course.
A 58 ans, il ne conçoit pas une semaine sans match de foot. Avec son club de futsal de Villa La Nata, banlieue nord de Buenos Aires, il participe au championnat professionnel de première division, malgré son handicap.
Il joue sans sa prothèse de bras et a marqué plusieurs buts à l'équipe du président bolivien Evo Moralès, de passage à Buenos Aires il y a trois semaines. Son club joue avec des maillots orange, la couleur des affiches de sa campagne électorale.
"Voici le type à qui tout le monde disait ce qu'il devait faire, que beaucoup sous-estimé", dit au sujet de Scioli un spot de campagne, ironisant sur les critiques de son style conciliateur.
Il se présente comme un exemple du dépassement de soi-même et ne manque pas d'humour. Après son accident, il a demandé en mariage sa fiancée, Karina Rabolini, mannequin à cette époque et lui a précisé que "par chance" l'hélice ne lui avait pas coupé "autre chose".
Mauricio Macri, 56 ans, est le fils et héritier d'un riche homme d'affaires Franco Macri, qui l'a encouragé à se lancer en politique et dans le football.
Piètre joueur et amoureux de Boca Juniors, le club le plus populaire du pays, il en devenu le président.
A la tête de Boca de 1995 à 2007, il a permis au club de conquérir 17 titres dont trois Copa Libertadores, une Copa Sudamericana et une Coupe intercontinentale contre le Milan AC.
"Ce que j'ai fait à Boca, remarque Mauricio Macri, m'a confirmé que j'avais les capacités et que je pouvais diriger sans dépendre de mon père".

- Mascherano dans la campagne - Pour conquérir la mairie de Buenos Aires, il a dû abandonner les commandes de Boca Juniors, mais pas complètement. L'actuel président est un proche de Macri et la rumeur dit que Macri n'est pas étranger au recrutement de Carlos Tevez, arrivé en juillet en provenance de la Juventus de Turin.
Macri a un temps promis -avant de faire machine arrière- de supprimer en cas de victoire "Football pour tous", l'entité publique qui détient les droits TV du football argentin, une initiative du gouvernement de gauche de la présidente Cristina Kirchner qui permet aux Argentins de voir les matches du championnat d'Argentine sur les chaînes gratuites. Un juteux négoce perdu pour les groupes de médias.
Un ancien pilote de Formule 1 et gouverneur de la province de Santa Fe, Carlos Reutemann, a apporté son soutien à Macri, alors qu'il était jusque là dans la coalition de Kirchner et Scioli.
Sergio Massa, député de 43 ans, est entré en 2004 dans l'équipe dirigeante de Tigre, un club des faubourgs chics de Buenos Aires, aujourd'hui en 1ère division mais qui luttait à cette époque pour ne pas être relégué en 4e division. En 2012, le modeste club était en finale de la Copa Sudamericana contre les géants de Sao Paulo.
Menacés dans les couloirs du stade du Sao Paulo FC, les joueurs de Tigre avaient refusé de disputer le match. "Je ne peux pas accepter que des armes soient dirigées contre mes joueurs", avait réagi Sergio Massa, maire de Tigre de 2007 à 2013, et brièvement chef du gouvernement de Mme Kirchner.
Sergio Massa est décroché dans les sondages, derrière Scioli et Macri, et se compare à Javier Mascherano, international argentin du FC Barcelone. "Je suis comme Mascherano, dit-il. je cours jusque sur le dernier ballon".
Mascherano a surpris en s'affichant récemment avec Mauricio Macri, alors que Sergio Massa se faisait prendre en photo avec Roman Riquelme, idole de Boca Juniors, le club de Macri.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.