L'Association Jean-Camille Formigé et deux héritières de l'architecte
ont déposé deux recours devant le tribunal de grande instance (TGI) de
Paris contre le projet d'extension du stade Roland-Garros, a affirmé
vendredi à l'AFP leur avocat Philippe Zagury.
Ces recours, un sur
le fond et un en référé, ont été déposés le 30 septembre, alors que des
travaux préparatoires ont déjà commencé, selon un communiqué du Comité
de soutien des Serres d'Auteuil.
La mairie de Paris a signé le 9
juin les permis de construire déposés par la Fédération française de
tennis, qui visent à agrandir le stade de Roland-Garros, en amputant
d'un hectare le jardin botanique des Serres d'Auteuil (XVIe), et en
détruisant des serres techniques.
"Il s'agit d'empêcher ce projet,
au nom du droit d'auteur", a expliqué Me Zagury à l'AFP. C'est pourquoi
les recours ont été déposés devant le TGI et non devant le tribunal
administratif comme c'est habituellement le cas pour des permis de
construire, a-t-il souligné.
Selon le Comité de soutien des Serres
d'Auteuil, l'un des trois permis "autorise la construction d'un stade
de tennis d'environ 5.000 places à l'emplacement de cinq serres
techniques modernes et de neuf serres chaudes d'origine modernisées,
contenant quelque 10.000 plantes tropicales et subtropicales. Ceci après
l'arrachage d'une quarantaine d'arbres et de quelque 200 arbustes".
"Par
ailleurs le permis de construire accordé à la FFT lui donne la
concession pour 50 ans des bâtiments inscrits Monuments historiques de
l'Orangerie et du Fleuriste afin de les transformer en locaux
commerciaux Roland-Garros (restaurants, cuisines, salons de réception,
distributeurs automatiques de billets et points de vente, etc.), alors
que Jean-Camille Formigé les avait conçus pour participer au
fonctionnement du jardin", poursuit le comité.
"A cela
s'ajouterait la privatisation d'une partie du Jardin botanique des
serres d'Auteuil pendant six semaines au moment du tournoi de
Roland-Garros. Tout ceci, estiment l'Association Jean-Camille Formigé et
les deux arrière-petites-filles Formigé, constitue une atteinte au
droit moral de leur ancêtre", conclue-t-il.
Le projet de la FFT
prévoit de faire passer la surface du site de 8,5 à 12,5 hectares, et de
doter le court Chatrier d'un toit amovible, pour un coût compris entre
350 et 400 millions d'euros (au lieu de 273 millions d'euros prévus
initialement).
(AFP)
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