mercredi 6 avril 2016

Nouveau centre d'entraînement du PSG à Grignon? "Un gâchis énorme"

Installer un nouveau centre d'entraînement du PSG à Grignon? Ce serait "un gâchis monstre", s'alarme Sophie Sauteur, riveraine de cette localité des Yvelines où est installée AgroParisTech, prestigieuse école d'ingénieurs qui doit bientôt déménager en Essonne.
Il n'y aurait "pas plus ravageur que le projet du PSG : 13 terrains de foot, ou 18 selon les sources, plus des droits à construire à céder pour une résidence hôtelière... C'est un peu comme une chimère, ça n'a aucun sens!", s'inquiète l'élue locale (SE), vice-présidente du "Collectif pour le futur du site de Grignon", qui s'oppose au projet.
  Grignon, avec son château Louis XIII et ses dépendances, où évoluent 330 élèves à l'année, et surtout ses 260 hectares de forêts et de pâtures, fait partie avec Poissy des sites pressentis pour succéder au Camp des loges de Saint-Germain-en-Laye. Le centre de formation et d'entraînement ne suffit plus au club, installé là depuis les années 1970, qui a changé de dimension depuis son rachat en 2011 par les Qataris.
  Le site envisagé par le PSG, ceint de 7 km de murs courant à travers la campagne vallonnée, est actuellement occupé par AgroParisTech, qui doit "déménager en 2020 sur le plateau de Saclay", confirme le directeur du site de Grignon Jacques Melin.
  "Les Domaines ont estimé le bien", propriété de l'Etat, "à 35 millions d'euros", précise Cyrille Barrier, assistant ingénieur employé d'AgroParisTech et élu CGT. Quant à la somme que le PSG serait prêt à y mettre, "on a entendu parler de 50 millions", plus "200 millions d'investissement", ajoute l'opposant.
  Le Paris SG, lui, reste laconique. Il travaille "sur les différents projets" et doit annoncer sa "décision au plus tard en avril", a récemment indiqué le directeur général du club, Jean-Claude Blanc.
  A Grignon, la date du 6 avril, jour de rencontre du PSG contre Manchester City en quart de finale aller de la Ligue des Champions, est sur toutes les lèvres. A la mairie, contactée à l'automne dernier par le club, on avance plutôt "la mi-avril" pour une décision.

  - Concept "pas du tout pharaonique" -

  Selon le maire (SE) Rémi Lucet, le "concept" qui lui a alors été présenté ne "paraissait pas du tout pharaonique". "Protection du patrimoine assurée", "zone naturelle  pas impactée", témoigne l'édile. Pour lui, le fait "qu'il y ait un repreneur est plutôt une bonne nouvelle" et "80% de la population" du village (1.080 habitants) tient "le même raisonnement pragmatique que la mairie".
  Avant que le couperet ne tombe, les opposants tentent de mobiliser lors de manifestations et par pétition (23.000 signatures recueillies depuis novembre 2015, selon le collectif).
  "On a ici un château qui est classé monument historique, un domaine de 300 hectares... C'est un patrimoine à la fois historique, scientifique -puisque c'est le berceau de l'école d'agriculture en France-, c'est aussi un site géologique remarquable qui est connu dans le monde entier!", s'insurge Jacques Bruggeman, trésorier de l'association.
  "Nous n'avons rien contre le PSG en particulier", mais "on ne veut pas voir ce site partir du domaine public", renchérit Cyrille Barrier.
  Mardi, le collectif a fait savoir à l'AFP qu'il débutait un "combat juridique" en demandant aux autorités administratives un accès aux informations sur une éventuelle mise en vente du site.
  "S'il s'avérait qu'une décision a été prise qui contribue à la réalisation de ce projet, nous l'attaquerions devant la justice administrative", assure Me Arnaud Gossement, représentant le collectif.
  En attendant, Sophie Sauteur peste contre des élus locaux qui "ne se battent pas pour faire de ce site de Grignon un outil de développement autour d'un patrimoine qui est vraiment en adéquation avec le milieu rural auquel nous appartenons". Et de s'insurger contre le maire d'une commune limitrophe qui, en conseil municipal, "a dit qu'il trouverait ça plutôt sympa de voir des Ferrari dans les rues" de sa ville.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.