mercredi 11 février 2015

Combien coûteraient les JO 2024 à Paris ?

Bernard Lapasset, président du Comité français du sport international (CFSI), présente jeudi aux décideurs politiques un rapport très attendu sur "la faisabilité et l'opportunité" d'une candidature aux JO-2024 qui devrait faire basculer Paris dans une nouvelle campagne olympique.
C'est Anne Hidalgo, maire de la capitale, qui en aura la primeur lors d'une présentation à l'Hôtel de Ville. D'abord parce que les municipalités sont, aux yeux du CIO, les porteurs des dossiers de candidature avec les comités nationaux olympiques.
Mais surtout parce que l'ex-première adjointe de Bertrand Delanoë n'a jamais affiché pour 2024 l'enthousiasme de son prédécesseur, héraut de la candidature malheureuse de Paris aux JO-2012, se montrant toujours la plus réticente des parties prenantes.
Après la mairie, Bernard Lapasset remettra ses quelque 300 pages de conclusions à Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, et au tandem ministériel, Patrick Kanner/Thierry Braillard, déjà convaincus, à la lecture de leurs déclarations passées, de la pertinence d'un nouveau pari olympique.
En chantier depuis plus de six mois, l'étude conduite par le président de la Fédération internationale de rugby (World Rugby) sur "l'intérêt du projet pour la nation, sa faisabilité technique ainsi que le contexte national et international", encourage dans ses grandes lignes le passage à une phase II de la candidature.
De source proche du dossier, Anne Hidalgo aurait fini par se laisser séduire par l'idée d'une campagne qu'elle a longtemps considérée comme une "course au toujours plus".
D'autant que les prévisions budgétaires anticipées par l'équipe de Bernard Lapasset demeurent très modestes au regard des éditions précédentes des JO pour ces Jeux parisiens qui marqueraient l'anniversaire de ceux de 1924.
Evalué entre 4 et 5 milliards d'euros par la mairie de Paris, le coût des Jeux est estimé à moins de 4 MdE dans le rapport du CFSI. En partie parce que la plupart des infrastructures sportives (hormis une piscine aux standards olympiques) existent ou sont programmées à l'horizon 2024 (Arena 92, nouveaux Bercy et Roland-Garros...).
Ensuite parce que le plan des sites retenus s'intègrera au schéma de transports du Grand Paris qui aura vu le jour et dont le financement est acquis, avec ou sans JO.
Le nouveau cahier des charges du CIO, présenté sous le nom d'Agenda-2020 lors de sa session de Monaco en décembre dernier, rompt en effet avec la politique dispendieuse de la compacité qui exigeait des prétendants qu'ils concentrent l'essentiel des sites de compétitions dans un périmètre restreint. Désormais, le CIO version Thomas Bach encourage les candidats à miser sur leurs installations existantes, même dispersées.
C'est ainsi que le Stade de France, stade olympique potentiel situé plein Nord, pourra s'articuler avec le nouveau vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (sud-ouest) ou la base nautique rénovée de Vaires-sur-Marne (sud-est).
Seul impératif, le village olympique, dont l'emplacement reste à définir mais pour lequel le Nord de Paris tient la corde, devra se trouver à distance raisonnable de la plupart des installations.
Dans l'idéal, le CFSI attend une "réponse rapide" des autorités publiques, "d'ici à fin février", alors qu'Anne Hidalgo entend prendre son temps et réfléchir "jusqu'en juin".
Il serait alors plus que temps de passer à une phase opérationnelle destinée à affiner les choix sur les sites, à travailler sur l'adhésion populaire au projet et à mettre en place une première gouvernance de la candidature pour laquelle Bernard Lapasset, au regard de ses états de services et de sa popularité, tant en France qu'à l'international, tient la corde.
Ensuite, la France remettrait en septembre sa candidature officielle au CIO, de même que Boston (Etats-Unis), Rome, une ville allemande (Berlin ou Hambourg) et d'autres candidats encore non déclarés.
Il restera alors moins de deux ans à Paris pour construire un projet tourné vers l'avenir, avec en mémoire les leçons d'un passé récent qui avait conduit au douloureux crash de ses espoirs pour 2012. Le nom de la ville hôte des JO-2024 sera dévoilé durant l'été 2017 à Lima.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.