Le président de l'AC Ajaccio (Ligue 2) Alain Orsoni a annoncé
mercredi qu'il démissionnait de son poste pour que le "règlement de
comptes politiques" dont il affirme être victime de la part de l'Etat
"ne mette pas le club en danger".
"J'ai l'intime conviction que ma
présence à la tête du club gêne certains. Donc je me retire pour lui
éviter des désagréments qui n'ont rien à voir avec la légalité", a
déclaré M. Orsoni lors d'une conférence de presse au stade
François-Coty.
Président du club depuis 2008, il a ajouté qu'il
demeurait dans le groupe dirigeant, désormais présidé par Léon Luciani,
dans l'attente que le conseil d'administration entérine ce choix.
MM.
Orsoni et Luciani ont longuement expliqué, documents à l'appui, que
l'AC Ajaccio, 15e de L2, était victime du non-versement depuis 2011 de
1,8 million d'euros de subventions légalement accordées par la collectivité territoriale de Corse (CTC).
Sans
explication, les services de l'Etat, chargés du contrôle de légalité,
ont fait pression sur la CTC pour que le club ne perçoive pas ces
subventions, ont-ils accusé.
Les deux dirigeants ont notamment
fourni à la presse un épais mémoire d'un cabinet spécialisé en droit
administratif de Lyon démontrant la validité de l'octroi de ces
subventions.
Ils ont regretté que de nombreuses demandes d'explications auprès de la préfecture d'Ajaccio soient restées lettres mortes.
"L'ACA
demande à avoir des réunions sur le fond pour comprendre ce qui bloque.
Nous emploierons tous les moyens pour faire respecter nos droits car
nous avons le sentiment que c'est l'Etat qui mène le bal", a déclaré M.
Luciani.
M. Orsoni a indiqué qu'un contrôle fiscal approfondi sur
les cinq dernières années n'a démontré aucune irrégularité dans les
finances du club.
"Ce contrôle met un terme à toutes suspicions
malsaines", a souligné M. Orsoni. "Nous sommes l'objet de beaucoup de
fantasmes, d'un réel acharnement et j'ai le sentiment que c'est
peut-être dû à ma personne, à mon passé politique", a-t-il ajouté,
faisant référence à ses anciennes fonctions de dirigeant nationaliste.
MM.
Luciani et Orsoni ont souligné que ces difficultés risquaient de mettre
le club en cessation de paiement, alors qu'il emploie près de 200
personnes à plein temps pour une masse salariale de 6,5 M EUR et fait
travailler une quarantaine de prestataires de services.
(AFP)
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