L'écurie Lotus de Formule 1, qui traverse de grosses difficultés
financières, a évité la liquidation judiciaire, à Londres, grâce à une
lettre de Renault, a indiqué le directeur général de Renault Sport F1,
Cyril Abiteboul, samedi à Singapour en marge du Grand Prix.
"Nous
n'avons pas mis un euro chez Lotus, nous avons juste payé un avocat"
pour écrire une lettre qui a rassuré le juge Birss, de la Haute Cour de
Londres, a précisé Abiteboul, confirmant ainsi des informations
diffusées vendredi soir par le site du magazine britannique Autosport.
Le
rachat de Lotus par Renault "est toujours notre premier choix" pour
l'avenir de la marque française en F1, au-delà de la fin 2015, "mais
tout reste ouvert, y compris les dossiers Sauber et Force India", a
ajouté Abiteboul, qui venait d'arriver dans le paddock du GP de
Singapour, prévu dimanche soir.
La décision de racheter ou pas
Lotus sera annoncée par le PDG de Renault, Carlos Ghosn, "avant la fin
du mois de septembre", a assuré Abiteboul. "Mais notre +timing+ n'est
pas dicté par la prochaine audience de Lotus devant la Haute Cour de
Londres", prévue le lundi 28 septembre, au lendemain du GP du Japon,
a-t-il ajouté.
Le dossier Lotus est devant la Haute Cour de
Londres à cause d'une pétition de créanciers lancée au début de l'été,
mais "Lotus a d'autres moyens de sortir de cette procédure", a estimé
Abiteboul. L'écurie basée à Enstone (centre de l'Angleterre) doit
notamment de grosses sommes, correspondant à des taxes et des charges
sociales, au fisc britannique.
La lettre de Renault à la justice
anglaise "ne comportait pas de chiffres", selon Abiteboul, mais elle a
permis de convaincre le juge Birss qu'un accord était proche entre
Renault et Lotus, et qu'une liquidation judiciaire risquait de menacer
la conclusion de cet accord, ainsi que 400 emplois à l'usine d'Enstone,
près d'Oxford.
"Les parties m'ont convaincu qu'il y a une
véritable chance que la première étape de l'accord soit signée dans les
sept prochains jours, ce qui permettrait à des financements significatifs d'entrer dans la société", avait écrit le juge Birss vendredi.
Les
discussions durent depuis près de trois mois entre Renault et Genii
Capital, le fonds d'investissement luxembourgeois de l'homme d'affaires
Gérard Lopez, également présent à Singapour et aussi optimiste
qu'Abiteboul. "La lettre de Renault est un signe très positif de leur
intérêt pour Lotus", a-t-il admis devant les caméras de Canal+.
Renault
avait revendu fin 2010 à Genii Capital son écurie de F1, sacrée
championne du monde en 2005 et 2006 avec l'Espagnol Fernando Alonso.
Lopez l'a rebaptisée Lotus, un nom prestigieux en F1, et lui a permis de
terminer 4e du Championnat du monde des constructeurs en 2012 et 2013,
avec des moteurs Renault.
(AFP)
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